La dernière fois que j'ai abordé mon projet en détail sur ce blog, je vous avais fait part de mon désarroi après l'annonce de la perte du local qui devait accueillir ma librairie en son sein.
En effet, fin novembre, à quelques jours d'un passage devant un comité (dans le cadre du parcours NACRE) devant m'accorder un prêt à taux zéro me permettant ensuite d'aller voir les banques avec un atout supplémentaire, j'avais appris que le local allait être attribué à quelqu'un d'autre.
Pour la petite histoire, ce local je l'avais trouvé avant même qu'il soit sur le marché immobilier dieppois, remontant la piste jusqu'à la propriétaire des murs. Autant dire qu'il m'intéressait vraiment.
Bref, je devais passer devant le fameux comité NACRE le 1er décembre, et malheureusement, je fus contraint de tout annuler. Cela signifiait un coup d'arrêt brutal au projet, puisque qu'il fallut annuler cette commission, ainsi que toutes les études bancaires en cours...
Après une bonne semaine à me morfondre, l'envie reprit le dessus, et je me mis en quête d'un nouvel oasis. En quelques jours, je finis par jeter mon dévolu sur un autre local, à la propriétaire sympathique, mais dont la surface était trop juste pour mon activité. Malgré tout, je signifiai mon intérêt, et commençai à envisager les travaux nécessaires à mon activité.
De fil en aiguille, tout cela nous amène aux alentours du 20 décembre, date à laquelle je reçus un nouveau coup de fil de la propriétaire du local que j'avais perdu 3 semaines plus tôt: il était à nouveau disponible. Pas de chance, le dernier comité de l'année avait officié le 15 décembre, c'était donc mort pour 2011.
Après avoir un peu ravalé ma fierté, je décidai finalement de me focaliser à nouveau sur ce premier local, avant tout pour les avantages qu'il présente: peu de travaux, surface adéquate, du charme, emplacement intéressant, loyer correct et surtout pas de droit d'entrée.
Je repris donc contact avec l'organisme qui me chapeautait dans le cadre du processus d'aide à la création NACRE, afin de convenir d'un nouveau passage devant le comité. Cela fut planifié pour le 12 janvier 2012.
Les fêtes passèrent, et en début d'année je me manifestai auprès des banques qui m'avaient reçu auparavant.
La date fatidique approchant, je "révisais" mes chiffres, afin d'être prêt à faire face au comité. D'après mon accompagnatrice, cela allait être une formalité, à moins de me planter lors de mon passage.
Vint le 12 janvier. En route pour Rouen, où se déroulait "l'interrogatoire". La pression monta au fil de la matinée, à mesure que l'on s'approchait de 14H, l'heure avec un grand "H".
Je me présentai devant le fameux comité, et me soumis à leurs questions. Tout se passa bien, l'accueil fut sympathique bien que sérieux, et les questions furent moins piégeantes que prévues, et à l'issu de l'entretien, j'étais globalement satisfait de ma prestation. J'avais toujours plutôt eu tendance à planter les examens oraux, cette fois-ci j'étais rassuré.
Quarante-cinq minutes plus tard, je reçus un appel téléphonique de la part de mon accompagnatrice, qui m'annonça alors une nouvelle surprenante: le comité refusait de m'accorder le prêt, et par conséquent la garantie sur les autres prêts bancaires que je devais souscrire.
Gros gros coup dur à ce moment là. Une fois encore, mon rêve s'envolait. Je prévins alors la banque qui était donnée quasi-acquise à mon projet, et forcément la réponse ne se fit pas attendre plus de quelques jours: l'établissement ne me suivait plus.
Retour à la case départ, c'est-à-dire à la situation telle qu'elle était en Septembre dernier.
Concernant la décision du comité, on m'avait expliqué que mon projet était visiblement trop ambitieux, trop optimiste, que c'est la crise, et que par conséquent, on ne souhaitait pas m'aider à créer, puisque cela ne serait pas me rendre service que de le faire. Je risquais de me retrouver dans une position délicate financièrement parlant, si cela ne fonctionnait pas.
Sur le principe, j'étais prêt à entendre ces arguments. Ce qui est dommage, c'est que tous les éléments sur lesquels cette conclusion était basée étaient dans le dossier depuis le départ, et figuraient clairement dans la case "faiblesses" de l'analyse financière. Pourquoi m'avoir alors fait passer les étapes suivantes, validant à chaque fois la viabilité du projet ? Il aurait été plus simple de me recaler bien avant, cela aurait eu de moins lourdes conséquences sur les aides à percevoir par le Pôle Emploi, qui fondent comme neige au soleil à mesure que le temps passe...
Au final, je vécus cette décision avec une relative incompréhension, pestant plutôt contre la perte de temps que cela avait représenté.
Malgré tout, l'accompagnatrice prit l'initiative de contacter une des banques qui m'avaient rencontré, et connaissant visiblement le conseiller qui m'avait reçu, elle lui fit la demande de tenter de monter mon projet malgré tout.
Ce fut ainsi que le conseiller d'une des banques que je pensais impossible à convaincre de financer ma création d'entreprise reprit contact avec moi, de lui-même (cela se fait rarement dans ce sens !).
Je le rencontrai quelques jours plus tard, et déchantai alors en constatant que le problème restait le même qu'auparavant. Cette banque, dans sa façon de fonctionner, ne finance que l'outil de production, c'est à dire les machines, le matériel, bref, tout ce qui fait fonctionner une activité. Le stock, c'est impossible à financer.
Il restait donc un trou conséquent (la moitié de mon plan de financement) à boucher. Le conseiller, qui portait bien cette appellation, fut malgré tout de bon conseil (:D) en tentant de trouver des organismes financeurs pouvant m'apporter leur concours. Comme quoi, les bonnes personnes au bon moment peuvent être décisives dans le soutien à un créateur.
Il me fit prendre contact avec l'ADIE (qui fait du micro-crédit), mais cela fut infructueux car mon projet dépasse le plafond de ce qu'ils financent, puis on s'orienta alors vers la Chambre de Commerce de Dieppe (de nouveau !) qui peut prêter aux créateurs.
Je pris donc rendez-vous avec eux, et il apparut au terme d'un entretien qu'ils ne souhaitaient pas non plus me prêter d'argent, pour les mêmes raisons évoquées auparavant, auquel venait se greffer un problème d'éthique: sachant qu'à Dieppe il y a déjà une boutique s'approchant de ce que je veux faire (c'est un spécialiste BD, tous genres), la Chambre de Commerce m'annonça que sur cette base, au nom de la libre concurrence, ils ne pouvaient me favoriser en me prêtant de l'argent, car cela serait au détriment du premier. Je fus alors très surpris de n'avoir pas eu cette objection lors d'un premier contact pris en Septembre ou Octobre 2011, et que ce fut cette institution qui m'orienta vers le parcours NACRE... Etrange retournement de situation...
Je me retrouvai donc, vers le 20 janvier, sans aucune solution à l'horizon.
Ce fut à ce moment que la famille entra en action. En quelques jours, mes beaux-parents, puis mes parents, décidèrent de me prêter l'argent nécessaire au lancement du projet.
Cette nouvelle en poche, je repris rendez-vous avec mon banquier, qui accepta de monter une demande de prêts (un PCE et un prêt classique), afin de monter cette boutique.
Après un enchaînement de rendez-vous avec mon expert comptable et cette banque, je suis maintenant en mesure d'annoncer que depuis quelques jours, la création de la société Pictoris est en marche, cette dernière permettant de créer un point de vente qui s'appellera comme ce blog: La Croisée des Mondes.
Les démarches étant en cours, il est difficile de planifier précisément l'ouverture, mais je peux tabler raisonnablement sur courant Mars.
Je reviendrai ici pour vous présenter un peu plus concrètement le projet, ainsi que la structure que j'ai choisi de créer. L'avenir devrait se révéler plein de surprises !
Voilà c'est la fin de cet aparté "3615 c'est ta vie", je vous reviens bientôt avec d'autres chroniques ! J'ai du retard à combler !
4 commentaires:
ça c'est un billet qui fait plaisir à lire :-D
Et il faisait plaisir à écrire, comme pour exorciser ces longs mois...
Eh ben mon cochon ! En voilà une bien bonne nouvelle ! Je vais pouvoir me repaître de tes acquisitions enfin !
Je serai ravi de te recevoir dans mon antre, cher homonyme !
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