jeudi 10 novembre 2011

[Avis] Station Solaire de Andreas Eschbach aux éditions L'Atalante


Amateur d'Eschbach, j'ai acheté quelques-uns de ses romans d'occasion sur ebay cet été, dont Station Solaire.

J'avais envie d'un roman rapide à lire, pas forcément un truc ultra-compliqué. Station Solaire me paraissait être un bon candidat pour cela.

L'action est située à bord de la station spatiale expérimentale "Nippon", dans laquelle une équipe d'astronautes travaille sur des technologies de captage de l'énergie solaire et de sa transmission vers la Terre. Comme son nom l'indique, cette station orbitale appartient au Japon, seule nation qui ait encore d'importantes activités spatiales en 2015, les autres n'en ayant plus les moyens. Dans un monde en proie à la raréfaction des sources d'énergie, ces recherches sont très importantes, et font à la fois l'objet de convoitise, mais aussi de rejet de la part de certains écologistes. Récemment, des incidents surviennent de plus en plus à bord de la station, et rapidement les membres de l'équipage soupçonnent qu'on cherche à saboter leurs travaux. Lorsque l'un d'entre eux est retrouvé assassiné, il n'y a plus l'ombre d'un doute qu'un des leurs cache bien son jeu, et ses objectifs... Leonard Carr, seul occidental à bord, est chargé de mener l'enquête, lui qui, sous couvert d'entretenir la station, peut s'y promener d'un bout à l'autre sans éveiller l'attention...

La première partie, que j'ai trouvée un peu longue, manquant un peu d'action (pas au sens "gros bras", entendons-nous), nous dépeint la vie au quotidien de l'équipage d'une station spatiale. Cette dernière y est décrite dans ses moindres recoins, et pour ma part j'ai un peu eu de mal à me la représenter mentalement, et donc à y situer les déplacements du narrateur. Celui-ci nous fait part, à la première personne, de son ressenti sur les autres astronautes, et comment il est plutôt mal considéré par ces derniers, y compris par la belle Yoshiko, avec laquelle pourtant il s'adonne fréquemment à des séances de galipettes en apesanteur...

Après cette exposition, survient le meurtre d'un de ses collègues, et c'est là que commence le thriller en huit clos, promis par la quatrième de couverture. Dans toute cette seconde partie, les évènements s'accélèrent, mais pour autant, à part une séquence ou deux, je n'ai pas trouvé cela palpitant. Je crois que j'aurais préféré que l'auteur opte pour un point de vue à la troisième personne, cela aurait certainement ôté le côté "je déballe mes états d'âme" du narrateur à la première personne, qui a souvent un complexe de Caliméro, et qui tarde à se prendre en main. Cela vient trop en contraste avec les évènements qui se déroulent à bord, et cela finit par plomber le rythme.

Malgré tout, si on résume cette histoire pour n'en retenir que les grandes séquences, on tient un bon scénario pour un film d'action. Je n'ai d'ailleurs pu m'empêcher en lisant ce livre de penser à une sorte de Die Hard dans l'Espace, surtout dans le dernier tiers du roman.

A noter également, et là je préfère sortir ma balise [alerte spoiler], que l'auteur a eu du flair sur pas mal de points, car pour un roman écrit en 1996, il y raconte un détournement de la station spatiale par un fanatique islamiste, et il y décrit une guerre économique liée à la raréfaction des sources d'énergie, des thèmes plutôt post-septembre 2001...

Pour terminer, j'ajouterai aussi qu'il est dommage que tous les personnages soient de parfaits stéréotypes, et que leur comportement soit finalement complètement dicté par leur fonction à bord de l'engin spatial. Ils manquent tous cruellement de profondeur, et ont un côté "cliché" trop prononcé...

Note finale: 
Un roman à lire entre deux pavés, sans prétention, mais qui manque de profondeur et de suspense. Une œuvre largement en-dessous de ce que l'auteur est capable de fournir (certes, ce n'était que son deuxième roman).

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