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samedi 12 novembre 2011

[Avis] Humunculus Tome 2 de Yamamoto aux éditions Tonkam


Dans le précédent opus, on découvrait Susumu Nakoshi, SDF qui vit dans une voiture, et qui a choisi de laisser, moyennant une somme rondelette, un apprenti médecin opérer une trépanation sur lui. A la fin de ce premier tome, on découvrait les étranges répercussions de l'opération sur Susumu, et les "visions" que cela engendre chez lui.

Ce second volet reprend donc avec les visions de Susumu, qui lorsqu'il se cache un oeil perçoit chez certaines personnes ce qu'on appelle un homunculus. En gros, il s'agit d'une représentation modifiée de la personne qu'il regarde, qui revêt alors une apparence en lien avec un problème qui l'affecte psychologiquement. Passé la surprise, il explique ce qu'il ressent à Manabu, l'étudiant en médecine, qui est fasciné par les résultats de cette expérience. Afin de mieux comprendre ce qui lui arrive, Susumu décide de chercher le yakusa rencontré à la fin du premier tome. Il veut tenter de comprendre la signification de son homunculus. Lorsqu'il parvient à le retrouver, il le pousse dans ses retranchements, comme pour exorciser ce secret tapis au fond de l'âme du yakusa. Son homunculus représente un enfant enfermé dans une arme de robot, armé d'un bras en forme de faucille, et qui cherche à couper des petits doigts (SIC). On comprend petit à petit que derrière son apparence de gros dur, le yakusa n'a pas foncièrement mauvais fond...

(c) Yamamoto - Tonkam

Ceux qui ont lu le premier et qui déjà avaient trouvé ce manga étrange vont être encore plus déboussolés. Cette histoire est incomparable, tordue et passionnante à la fois, parfois glauque. Il est clair en tout cas que cela ne s'adresse pas à n'importe qui, ne serait-ce déjà par le contenu destiné à un public qu'on qualifie généralement "d'averti".

Au-delà de cet aspect étrange et particulier, on tient pour le moment une histoire captivante, dont on a vraiment envie de voir où elle va nous emmener. Tout semble permis et possible avec ces visions et on devine que l'auteur va y explorer les tréfonds de l'âme humaine, pour mieux nous faire découvrir la part sombre que tout un chacun y enfouit. 

Graphiquement, on est sur la même lignée que précédemment, avec un style propre à l'auteur, des décors soignés, et des personnages dont le visage exprime bien les sentiments qui les assaillent.


Note finale:
Un deuxième volet qui confirme les qualités du premier, et qui augure, je l'espère, d'une très bonne série. A conseiller à ceux qui aiment les histoires qui sortent de l'ordinaire, et qu'une ambiance "spéciale" n'effraie pas.

jeudi 27 octobre 2011

[Avis] Tokyo, Fin d'Un Monde Tome 3 de Noujou aux éd. Delcourt


Malgré la déception du second tome, et puisque cette série se termine avec le troisième, j'ai donc poursuivi la lecture jusqu'au bout. Je ne vais pas trop m'étendre sur ce dernier volume, car le résultat final est encore en-dessous du précédent. Et comme je suis d'humeur paresseuse, pour le résumé du tome 3, je vais me contenter de celui fourni par l'éditeur:

Taro Saegusa, le chef de Miho Omori, a donné rendez-vous à celle-ci dans la tour de Tokyo, le jour de la Saint-Valentin, qui s’avère être également le jour de la mort de la jeune femme. Tombé amoureux d’elle, Saegusa tente de faire machine arrière et de protéger celle qui l’aime. Et tandis que Miho se précipite vers le lieu du rendez-vous fatal, Oda tente d’alerter les habitants d’un séisme qui menace la ville…

Ce dernier volume m'a perdu en route, on se demande même s'il n'a pas perdu son auteur également. C'est encore plus confus que le précédent, on le droit à des flashbacks, des flashforwards, mais qui tombent à chaque fois comme des cheveux sur la soupe. Il n'y a pas toujours moyen de distinguer clairement les changements d'époque, et c'est assez pénible. Cela rappelle parfois Lost, avec ces destins entremêlés, qui convergent tous vers un même évènement.


En plus d'être confus, certaines séquences sont agaçantes, par leur côté complètement ridicule. Le summum est atteint lorsque d'une séquence censée expliquer le voyage dans le temps. Pour cela, il suffit de plonger de très haut dans le vide, pour que le corps atteigne la vitesse de la lumière, et paf, le tour est joué... L'auteur aurait vraiment dû s'abstenir de tenter d'inventer un jargon scientifique à 2 francs 30 centimes. On a souvent l'impression d'un grand n'importe quoi, comme s'il essayait de rassembler à la va-vite les pièces du puzzle de son scénario (sauf que certains pièces ne s'imbriquent pas).

Tout cela montre que maîtriser les histoires de voyage dans le temps, ce n'est pas donné à tout le monde. C'est un vrai sujet casse-gueule, et sans rigueur, on va droit dans le mur. C'est d'autant plus dommage que la trame globale du scénario aurait pu avoir un résultat sympa, exploitée de manière plus cohérente. Cette histoire d'homme du futur, qui retourne inlassablement dans le passé, façon Un Jour Sans Fin, pour tenter de sauver celle qu'il aime était, à la base bien trouvée...

Note finale:
Une série qui est partie en vrille, et dont l'auteur n'a pas réussit à redresser le cap. Peut-être que vouloir faire tenir un récit trop dense pour trois tomes aura été un facteur aggravant. Le résultat ne vaut en tout cas pas la peine de se lancer dans l'aventure.

vendredi 21 octobre 2011

[Avis] Homunculus Tome 1 de Yamamoto aux éd. Tonkam

Les premières pages nous présentent Susumu Nakoshi, un jeune homme qui sous l'apparence d'un bon salary-man (les cols blancs japonais) s'avère en fait être SDF. Vêtu d'un joli costume, il dénote un peu de ses compères sans-abris, avec lesquels il partage timidement quelques repas. On comprend vite à ses manières que cette situation est toute récente pour lui, et qu'il ne se considère pas encore comme l'un des leurs. On sentirait même un peu de mépris poindre à leur égard. En attendant des jours meilleurs, il loge dans sa voiture, qu'il bichonne, et qui le maintient accroché à son ancienne vie. Il y tient plus que tout, et tous les jours, il s'octroie un petit moment d'évasion en faisant un tour à son bord, bien que sa jauge d'essence baisse dangereusement.

(c) Tonkam - Yamamoto
Sa petite vie précaire est perturbée par l'arrivée d'un personnage étrange, Manabu Ito, au look pour le moins particulier. Ce dernier, jeune étudiant en médecine, fait en quelque sorte une proposition indécente à notre clochard en devenir. Il lui donnera 700000 yen, à condition qu'il se prête à une expérience médicale d'un genre peu ragoûtant: cet argent, il l'obtiendra s'il accepte de se faire trépaner !

Sa première réaction est évidemment de refuser, mais finalement, lorsque sa voiture chérie est emmenée par la fourrière, et compte-tenu de la somme qu'il faudra débourser la récupérer, l'idée d'accepter la trépanation fait son chemin. C'est ainsi que, tombant à nouveau sur le jeune apprenti-sorcier, il se lance dans l'aventure. En apprenant que la trépanation peut potentiellement développer chez lui des facultés extra-sensorielles, sa curiosité s'en retrouve presque émoustillée...

Alors disons-le tout de suite, ce manga ne plaira pas à tout le monde. Il est d'un genre très très particulier. Amateurs d'action à tout va, ou de supers pouvoirs, passez votre chemin (quoique, d'une certain point de vue :P). Ici, tout est question d'ambiance. L'auteur réussit le tour de force de vous captiver, alors qu'objectivement il se passe très peu de chose dans ce premier tome. L'action est diluée, mais le mystère autour des personnages, de leurs motivations fait le reste. Et puis quoi de plus glauque que la trépanation comme sujet, franchement ?

Le récit est très bien développé, avec intelligence, c'est réglé comme une horloge. Il avance lentement mais sûrement, et on enchaîne les pages, guettant les prémices d'une modification du comportement de notre héros fraîchement trépané. Yamamoto a pris aussi le temps de soigner la psychologie de ses personnages, c'est vraiment très crédible. On sent que l'auteur a travaillé son sujet, et il distille méthodiquement un tas d'informations au fil de son histoire, et y incorpore quelques discrets éléments de psychanalyse (le personnage principal qui dort en position foetale, qui suce son pouce...). Tout ceci concorde à rendre le scénario solide, et original. Ce rythme lent prépare mine de rien à la séquence finale, très particulière, sur laquelle s'achève un premier tome qu'on a hâte d'enchaîner avec le second (j'ai donc commandé d'avance les deux suivants :D). Lorsqu'on referme le manga, on se pose EXACTEMENT la même chose que le héros "mais qu'est-ce qui s'est passé ?".

(c) Tonkam - Yamamoto
Côté dessin, c'est réussi. Le style est peu commun, adulte, et donc totalement raccord avec le scénario, lui-même assez réaliste et adulte également. Le découpage est aussi différent de ce à quoi on est habitué dans le manga, très simple et classique, et c'est un élément supplémentaire qui contribue à créer l'atmosphère spéciale de cette histoire.

En résumé, il n'y a rien à jeter dans ce premier tome qui, même s'il déconcertera pas mal de lecteurs, vaut vraiment la peine d'être découvert, pour peu que l'on aime les histoires bizarres.

Note finale:
Un premier tome très réussi, qui nous fait découvrir une histoire étrange, qui ne ressemble à rien d'autre, et qui pourrait donner suite à une série vraiment intéressante.

mercredi 19 octobre 2011

[Avis] Tokyo, Fin d'Un Monde Tome 2 de Noujou aux éd. Delcourt

Je vous avais parlé, il y a un moment de cela, de cette mini série qui débutait aux éditions Delcourt. Elle est depuis terminé, et voici donc un petite chronique rapide du tome 2.

L'histoire reprend exactement là où on l'avait laissée. Miho Omori attend un coup de fil, censé la fixer sur son sort. Dans le précédent opus, elle avait appris sa mort prochaine par un homme venant du futur, Yuma Oda, sur lequel elle avait enquêté avec Taro Saegusa, son chef au sein du Somushô (sorte de division Fringe / X-Files). Dans le futur, il a été établi que sa mort découlera d'un appel anonyme sur son téléphone mobile, elle doit donc tenter d'identifier qui se cache derrière, pour que son assassinat soit déjoué.

Sur le principe, la trame de l'histoire est intéressante. Dans la pratique, c'est confus. Le lecteur est un peu perdu par les flashbacks qu'on ne distingue pas du premier coup d'oeil, faisait perdre le fil du récit. Le rôle de Taro Saesuga est dur à cerner, mais c'est volontaire j'imagine, car son destin n'est pas très clair concernant son interaction future avec Miho Omori. C'est donc finalement presque l'inverse du précédent volume, dans lequel tout avançait trop vite, trop facilement. Cette fois-ci, on a l'impression d'assembler peu à peu un puzzle, mais tout en découvrant que l'image qu'il forme n'a pas l'air si formidable.

Paradoxalement, on retrouve quand même un des défauts du précédent épisode, à savoir les nombreuses facilités prises à certains niveaux du scénario. Par exemple, on apprend que dans le futur, il suffit d'utiliser une équation, et hop on vole ! Je comprends le parti pris de l'auteur de ne pas chercher à faire une histoire réaliste et plausible, car son sujet c'est l'amour, mais dans ce cas, il aurait été plus judicieux de dire que les humains du futur ont développé telle ou telle capacité, sans chercher des explications fumeuses pour les justifier.

Côté dessin, par contre, c'est superbe. Je ne connais pas les autres oeuvres de l'auteur (il n'a fait l'objet que d'une autre tentative de publication -avortée- en France), mais je pense qu'en le faisant collaborer avec un bon scénariste, on obtiendrait une très bonne série, car graphiquement le niveau est là. Un style très réaliste et maîtrisé, des décors superbes et soignés. C'est dommage que cela ne soit pas exploité pour une meilleure histoire...

(c] Delcourt - Noujou
Cette suite est donc décevante. Elle augure d'un troisième tome risqué: ça passera ou ça cassera. Il faut dire que le sujet est casse-gueule, et même si ici il n'est qu'un prétexte pour nous présenter une histoire romantique, c'est malgré tout dommage de ne pas l'avoir développé plus sérieusement.

Note finale:
Après un premier tome introductif pas extrêmement captivant, ce second opus devient confus. La fin dans le tome 3 relèvera-t-elle le niveau ?

jeudi 15 septembre 2011

[Avis] Fragment T.1 de Takahashi aux éditions Delcourt

L'histoire de Fragment nous emmène dans un minuscule royaume encerclé par une muraille montagneuse infranchissable. Ce petit pays vit sous la menace d'être un jour enseveli par une neige qui ne cesse de tomber. Le soleil n'étant, littéralement, plus qu'une légende, il y a peu de chance qu'elle fonde un jour... Ce monde est divisé en deux parties, sobrement intitulées "Monde d'en haut" et "Monde d'en bas". Le pouvoir y est disputé par le Palais d'un côté, et la "Junte" de l'autre.

Le premier tome débute par l'attaque d'un train de marchandises du Palais par la Junte, à la recherche d'un "presköm". Il s'agit d'une personne à qui, en quelque sorte, il manque un fragment de la personnalité (cela peut se manifester, par exemple, par l'absence d'un certain type de sentiment). A la suite de l'attaque, le train explose, laissant derrière lui un incendie qui brûle toujours une année plus tard...

Nous faisons alors connaissance avec Icolo, petite princesse déchue agée de 13 ans. Elle vit avec son petit frère Mataku et sa grand-mère l'intendante Shah (aussi appelée Mémé), qui les élève depuis la disparition encore trouble de leurs parents. Icolo a aussi la particularité d'être une "presköm". Ils habitent une humble maisonnette située dans le "Monde d'en Haut". Afin d'assurer son statut de princesse et pour payer son éducation, Icolo effectue des tâches ménagères pour le compte des Conseillers, qui ont pris les rênes du pouvoir, et du Palais, en l'absence du Roi et de la Reine. C'est le monde à l'envers, en somme.

Tout bascule lorsqu'un étrange garçon fait brusquement irruption dans la maison, poursuivi par des hommes armés faisant partie de la "Junte". Ces derniers mettent à sac l'habitation pour retrouver le jeune fuyard, qui est lui aussi un presköm. Icolo fait donc connaissance de cet inconnu, dont la mémoire flanche tellement qu'il ne sait pas trop qui il est, et pourquoi il est poursuivi.
De fil en aiguille, pour mettre son petit frère à l'abri de la Junte menaçante, Icolo se voit fuir en compagnie du jeune garçon, en direction du "Monde d'en bas", accompagnée de la mascotte de la famille, un sorte de poupée-chat qui vole (sic), très bavarde, prénommée Noiraud. Tous ensemble se lancent dans un grand voyage vers l'inconnu, dans un monde froid et hostile... 

Dans la post-face, qui aurait certainement gagné à figurer, paradoxalement, en préambule, l'auteur prévient que c'est son premier manga destiné aux enfants. Il précise aussi que, bien que sachant comment il terminera l'histoire, il ne sait pas trop comment il cheminera dans son récit... C'est assez fidèle à ce qu'on ressent à la lecture de premier volume de Fragment. C'est très enfantin, malgré les thèmes abordés qui sonnent plutôt adultes, au point qu'on a souvent l'impression que les dialogues sont un poil niais, digne d'un RPG japonais infantilisant ;). Mais c'est aussi très confus, on a souvent du mal à saisir l'action, c'est assez brouillon. L'omni-présence des dialogues en rajoute à ce phénomène, couvrant régulièrement les trois-quarts des illustrations, parfois pour ne rien dire (saleté de chat volant qui la ramène toujours)...

En dépit de ces défauts, il subsiste un je-ne-sais-quoi qui titille le lecteur. L'ambiance est réussie, avec cet aspect "conte" que confère l'auteur à son univers, onirique à souhait. Le graphisme, bien qu'utilisant un peu trop souvent les personnages en SD (RPG jap', je vous dis !), est assez joli, avec un trait fin original, et des décors magnifiques, même s'ils sont rares...

Le monde dans lequel se déroule ce manga est assez intéressant aussi, Takashi en a travaillé le background, et nous distille des informations tout au long de l'histoire. On sent qu'il y a un potentiel, et qu'on pourrait bien avoir quelques bonnes surprises avec ces mystérieux "presköm".

Bref, une fois n'est pas coutume, attendons la suite pour infirmer ou confirmer cette impression !


Note finale:
Un premier tome confus et attrayant à la fois, vraiment très agréable à l'oeil. Il y a du potentiel, mais il faudra plus de clarté, pour que le scénario se révèle intéressant par la suite. Et si l'auteur pouvait également tailler un peu dans les dialogues, ça serait un plus !

mardi 13 septembre 2011

[Avis] Dossier A T.7 "Les Anciens Accusateurs" de Uoto & Toshusai aux éditions Delcourt

Comme je le disais dans mon précédent billet sur la série, le tome 6 m'avait énormément déçu. Une lecture passablement ennuyeuse commençait à me faire douter que la quête de l'Atlantide pour laquelle Iriya parcourt le monde puisse aboutir un jour.

Heureusement, ce nouvel opus redresse la barre !

On y retrouve Iriya, qui termine son enquête sur le Lapin Rouge, une légende japonaise qui le met sur la piste d'un "atlantologue" nippon parti en Hongrie pendant la seconde guerre mondiale. Ce dernier pourrait bien avoir fait d'énormes découvertes en rapport avec l'emplacement de l'Atlantide. Mais dans l'ombre, l'organisation du "Vieux de la Montagne" veille à ce que personne ne s'approche trop près de la découverte de l'Atlantide depuis des millénaires. Et Iriya commence à se faire menaçant pour l'organisation...

C'est l'occasion pour les auteurs de nous replonger à fond dans l'aventure. Cette fois-ci, la menace du "Vieux de la Montagne" se fait plus sérieuse, et certains passages du manga lorgnent sur le thriller, au grand plaisir du lecteur. Notamment avec un séquence qui se déroule dans un hôtel, et que les auteurs ont particulièrement bien construite.

Au final, l'intérêt est relancé, même si au fond de nous, on ne peut s'empêcher de penser qu'Iriya a bien du mal à concrétiser ses recherches, et que ça traîne un peu...


Note finale:
Un tome qui renoue avec l'action, grâce à un ennemi qui se fait beaucoup plus présent et menaçant. L'intrigue s'étoffe, et dévoile encore quelques pistes supplémentaires sur l'emplacement de l'Atlantide.

dimanche 4 septembre 2011

[Avis] Sprite T.2 d'Ishikawa aux éditions Kazé

Si vous aimez:

- les phénomènes de distorsion temporelle
- les villes abandonnées façon I Am Legend (il y avait au moins ça de réussi dans le film)
- les grosses araignées velues façon Fallout 3








 Alors jetez un oeil sur la série Sprite, par Yugo Ishikawa, publiée chez Kazé.

Je vous avais présenté récemment le 1er opus de cette série nouvellement publiée chez Kazé. J'avais été assez emballé par ce démarrage. La suite est réussie,  et Yugo Ishikawa nous plonge maintenant plus au coeur de l'univers et l'ambiance qu'il a bâtis pour ces personnages survivants d'un tsunami un peu *particulier*...

Je suis un peu ennuyé pour en dire plus, car le tome 1 se terminait sur une grosse révélation. Si je veux donner mon avis sur la suite, je vais forcément spoiler... Je préviens tout de même: ne lisez pas ce qui suit si vous ne voulez pas perdre l'effet de quelques surprises.

On retrouve donc Sû, ses deux copines, son oncle Shôgo, maintenant accompagnés d'un groupe d'enfants perdus, dont on ne sait pas trop d'où ils viennent (du moins pour l'instant). Après la catastrophe survenue dans le précédent volume, il est temps que tout ce petit monde parte un peu en exploration à l'extérieur de l'immeuble duquel ils étaient prisonniers. La première des découvertes qu'ils font, balancée à la fin du tome 1, est assez énorme: ils semblent avoir fait un bon dans le temps d'une cinquantaine d'année !

Alors qu'ils visitent les alentours, et qu'ils découvrent l'état de délabrement de la ville, ils se font attaquer par un groupe de bestioles gigantesques: de vilaines grosses araignées (Beurk). En se mettant à l'abri, un des enfants se fait emmener par l'une de ces monstruosités, et Sû décide de partir à sa rescousse. Pour cela, une aide inattendue se porte volontaire: un yakusa, apparemment lui aussi rescapé de la catastrophe temporelle (et qui me fait vraiment penser à Sawyer dans Lost). Ensemble, ils partent à l'assaut du nid des araignées... 


Cette série confirme donc son démarrage sur les chapeaux de roue, et les qualités du 1er tome sont toujours présentes pour ce 2nd volume: maîtrise graphique, noirceur, mystère, action, et scénario intéressant. On entrevoit quelques pistes pour le développement futur de l'histoire, et cela laisse présager de bonnes choses (admirez comment je pratique l'art de rester vague :D).

Rendez-vous le 13/10 pour la suite ! 

Retrouvez ici la chronique du 1er volume, avec la sympathique bande-annonce vidéo réalisée par Kazé pour sa sortie.

[désolé pour la qualité de repro de l'extrait, mais j'ai dû faire ça avec les moyens du bord: un appareil photo]

mardi 30 août 2011

[Avis] Dossier A T.6 "Le Lapin Rouge" de Uoto & Toshusai aux éditions Delcourt

Et merde (oups ça m'a échappé): je suis déçu !

Après la belle montée en puissance du précédent tome, les attentes ne sont pas comblées. L’histoire de Venise se termine en eau de boudin, avec en plus une ellipse qui nous laisse sur notre faim.

Avec le retour d’Iriya au Japon débute une autre recherche, cette fois-ci sur les terres même du Pays du Soleil Levant.

Autant on sent que le fond de cette nouvelle étape de notre héros est intéressant et original, autant la mise en image, le découpage choisis par les auteurs sont confus. On comprend l’effet recherché, mais la lecture est fastidieuse. On se perd dans les méandres des flashbacks, il faut se concentrer et parfois revenir quelques pages en arrière pour comprendre le récit.

Au final, on reste sur un sentiment mitigé, qui j’espère s’envolera à la lecture du prochain volume. 

[Je n’ai pas pour habitude de poster des avis négatifs, car même si je lis des choses qui ne me plaisent pas, je laisse le soin aux haters de donner leurs avis sur le web. Généralement, je ne parle que de ce que j’ai aimé. Je fais donc une petite exception, mais c’est aussi parce que globalement j’aime la série Dossier A. Alors c’est comme si une petite note négative ne comptait pas ;).]


 Retrouvez une plus grande présentation avec la chronique sur le tome 1.

jeudi 25 août 2011

[Avis] Dossier A T.5 de Uoto & Toshusai aux éditions Delcourt



Je suis bien content d’avoir donné sa chance à ce manga.

Le rythme de croisière est désormais atteint, et on retrouve avec plaisir nos archéologues à la recherche de l’Atlantide.

Dans ce cinquième tome, tous les ingrédients d’une bonne histoire sont réunis. Archéologie, course-poursuite, background historique… Et surtout des révélations sur l’organisation du “Vieux de la Montagne”, avec la découverte d’un ennemi implacable, prêt à tout pour veiller sur l’Atlantide.

Les auteurs nous emmènent de la Sardaigne à Venise, sur les traces d’indices que trouve Iriya, et c’est comme si le monde entier regorgeait d’artéfacts liés à l’Atlantide, prétexte à nous faire découvrir des décors documentés et très bien représentés.

Ce manga a vraiment un ton particulier, c’est certains qu’il ne plairait pas à tous, mais les amateurs de BD ésotériques devraient s’y retrouver. C’est un peu le Triangle Secret façon soleil levant ;).


Retrouvez une plus grande présentation avec la chronique sur le tome 1.

jeudi 4 août 2011

[Avis] Sprite T.1 d'Ishikawa aux éditions Kazé

Ah ah, je vous ai eus, pas de Dossier A cette fois-ci. Bon en fait j’ai lu ce manga il y a un bon mois et demi, entre les tomes 4 et 5 de Dossier A :P.

Je sais, je devais publier quelque chose à propos de BD bien de chez nous, ça va venir ;).

Je me suis donc laissé tenter par Sprite, le premier volume d’une série publiée chez nous par Kazé depuis peu. J’ai d’abord été attiré par la couverture, puis le graphisme du manga, mais aussi par son pitch.

Ce démarrage se lit très (trop ?) vite, mais laisse une bonne première impression. On se surprend à attendre la suite.

Pour vous situer, on y découvre Sû, jeune lycéenne habitant Tokyo, confrontée à un phénomène pour le moins étrange: de la neige noire tombe sur Tokyo. A n’en pas douter c’est certainement de mauvaise augure (admirez la clairvoyance !). Alors qu’elle se rend chez son no-life d’oncle, qui vit enfermé depuis 10 ans, elle se retrouve bloquée dans l’immeuble de ce dernier, avec deux amies. Le ciel s’assombrit d’un coup, et un raz-de-marée dévaste la ville. Mais un raz-de-marée peu ordinaire, fait d’une eau… NOIRE ! Et généralement, ce qui est noir, c’est mauvais. On n’échappe pas à la règle, surtout lorsqu’on découvre ce qui arrive aux personnages qui entrent en contact avec cette eau ! Que vont devenir les survivants de la catastrophe, perchés en haut de leur immeuble ?


Pas facile de résumer ce premier tome sans spoiler quoi que ce soit, disons qu’à la fin de celui-ci, vous apprendrez quelque chose qui vous donnera forcément envie de poursuivre la lecture (très bon cliffhanger, oui je sais j’aime bien ce mot là).

Graphiquement c’est superbe, le dessin est maîtrisé, et en parfaite adéquation avec l’ambiance (graphisme très sombre, très dense, encrage marqué).

J’ai reçu depuis peu le second tome, que je vais lire sans plus attendre, enfin disons qu'il est dans la pile "à lire", qui augmente plus vite que je ne le voudrais.


Pour vous donner envie, voici un petit trailer très bien fait:


Bande annonce manga Sprite par bulles-et-onomatopees

mercredi 25 mai 2011

[Avis] Dossier A T.4 "L'Ile de Yuriwaka" de Uoto & Toshusai aux éditions Delcourt


On va faire rapide: l’histoire continue sur sa lancée, l’intérêt est toujours là, et on en apprend un peu plus sur la recherche de l’Atlantide.

Ce manga commence à prendre l’ampleur qu’on attend de lui, et je place beaucoup (trop ?) d’espoir dans la suite.

Je suis vraiment impressionné par la capacité du scénario à nous présenter toutes ces théories sur l’Atlantide, cela a dû être un boulot incroyable à réaliser pour Takashi Nagasaki (ici sous le nom de Garaku Toshusai). 

En attendant le tome 5 (en commande), je vais faire un petit break, et lire un peu de BD de chez nous pour changer ;).


Retrouvez une plus grande présentation avec la chronique sur le tome 1. 

vendredi 29 avril 2011

[Avis] Dossier A T.3 "Les Poèmes de Solon" de Uoto & Toshusai aux éditions Delcourt

J’ai profité de quelques rayons de soleil pour m’installer en terrasse, au bord de la mer, tout en bouquinant le troisième volume des aventures d’Iriya Shuzo, notre vendeur d’antiquité, accessoirement archéologue à ses heures perdues.

Enfin, cela monte en puissance ! C’est le premier tome où on a vraiment l’impression de lire un manga orienté archéologie, avec la découverte d’un palais sous-terrain en Grèce, qui pourrait bien être lié à l’Atlantide.

J’ai d’abord eu l’impression que cet opus commençait mal, avec encore une digression. Mais celle-ci s’avère utile à la progression de l’histoire, et amène un personnage secondaire intéressant et original, lui aussi à la recherche de l’Atlantide (même si ce n’est pas par vocation).

Le duo Garaku Toshusai / Osamu Uoto continue de livrer une série ultra-documentée, à tel point qu’on a du mal à discerner le vrai du faux, contribuant au sentiment de véracité qui habite le scénario.


J’ai maintenant hâte de passer au volume 4, que j’avais aussi stocké d’avance...

Retrouvez une plus grande présentation avec la chronique sur le tome 1.

mercredi 20 avril 2011

[Avis] Dossier A T.2 "L'Eglise du Feu Eternel" de Uoto & Toshusai aux éditions Delcourt

Je ne fais pas dans l’originalité, puisque j’ai logiquement enchaîné avec la suite.

Ce second tome reste aussi sympathique que le premier, mais ne parvient pas à décoller.

Je suis resté sur une impression de trop peu à la fin du volume, fin qui d’ailleurs appelle à peine à lire le suivant.

Malgré tout, cela reste un manga agréable et dépaysant, et on sent que la trame de fond a vraiment du potentiel.

J’espère beaucoup que cela va devenir sérieux dans les volumes suivants, parce qu’il ne faudrait pas que cette série s’enlise déjà dès le départ, surtout avec un sujet pareil.

En tout cas, là encore c’est très bien documenté, je trouve juste qu’il y a trop de digressions, et que l’auteur oublie souvent d’aller à l’essentiel.

Je croise les doigts pour le volume suivant ;).


Retrouvez une plus grande présentation avec la chronique sur le tome 1.

vendredi 1 avril 2011

[Avis] Dossier A T.1 "Le Continent Perdu" de Uoto & Toshusai aux éditions Delcourt

Tout d'abord, le pitch (évasif, à mon avis) tiré du site d’Akata (Delcourt): 

L’Atlantide, continent mythique à l’origine d’une grande civilisation disparue sous les flots selon Platon, a toujours fait l’objet de recherches acharnées par de nombreux archéologues. Un projet grandiose, mais sans doute un peu fou, de retrouver cette civilisation antique vient d’être impulsé par Whilhelm Endre, un homme d’affaire autrichien d’origine hongroise. Mais peu de temps après, Endre est assassiné dans d’étranges circonstances…

Je découvre ce manga avec un peu de retard il est vrai, mais il faut dire que ces derniers temps je suis redevenu plus actif côté BD, un monde que j’avais délaissé quelques années (enfin j’en lisais toujours bien entendu, mais beaucoup moins qu’avant). Je vous expliquerai certainement pourquoi un peu plus tard d’ailleurs.

Bref, revenons à nos moutons.

J’ai toujours adoré, comme beaucoup, les histoires tournant autour de l’Atlantide. Il s’agit d’un des plus vieux mythes au monde, et a fait l’objet d’un nombre incroyable d’écrits en tout genre. Il est même dit qu’il s’agit du second thème, après la Bible, à avoir fait autant l’objet de publication littéraire, c’est pour dire.
Donc, dans ma recherche de titres tournant autour du fantastique et de la science-fiction, je suis tombé sur Dossier A. “A” pour Atlantide, certainement (je sais, je suis trop perspicace).

A vrai dire, avec des couvertures aussi ratées, je serais certainement passé à côté en librairie. Les jaquettes ne permettent pas de savoir le thème abordé par ce manga, alors à moins de le feuilleter, difficile de remarquer cette BD perdue au milieu de la production actuelle.

Concernant le manga en lui-même, disons qu’à la sortie de ce premier opus, j’ai un avis mitigé. En fait, j’ai beaucoup aimé, globalement. Mais certains détails m’ont chagriné.

On peut déjà dire que le scénario est super documenté. Trop peut-être. Il y a parfois un côté un chouillat trop pédagogique dans les dialogues. L’avantage, c’est que les auteurs ont vraiment travaillé leur histoire, et ne prennent pas le sujet à la légère. Cela confère un côté assez sérieux au récit, et finalement on n’a pas l’impression de lire du grand n’importe quoi sur l’Atlantide. C’est quand même déjà pas si mal, avec un peu de recul.

Par contre, l’histoire prend un peu trop de détours par moment. Le personnage principal a des fois un côté “bon samaritain” agaçant, et on le sent prêt à sauver la veuve et l’orphelin à chaque coin de rue. Ce n’est pas sans rappeler le personnage principal de Monster (ce très cher Dr Tenma). Ca tombe bien, apparement le sieur Garaku Toshusai serait le responsable éditorial de Urusawa…

Ceci dit, ces digressions ont quand même l’avantage de brosser le portrait de personnages qui deviennent attachants car on les voit dans d’autres situations, et ça approfondit un peu leur background.

Disons que la matière est là, il y a de quoi faire une grande série, et j’ai quand même eu bien envie de lire la suite à la fin de ce premier tome. Sachant que je suis très difficile, c’est plutôt bon signe.

L’aspect graphique, quant à lui, peut être le point qui va rebuter beaucoup de d’amateurs de mangas. Pour ma part, j’ai trouvé ça franchement pas mal, à part le chara-design de l’héroïne, que je trouve tout bonnement affreuse. Mais là encore ça colle à l’histoire. Car d’une part elle incarne une étrangère par rapport aux japonais, ensuite parce que finalement on s’intéresse à elle pour autre chose qu’un éventuel côté bimbo qu’elle aurait pu avoir si le mangaka avait cédé à la mode de la jolie chercheuse de trésors… Alors passé un temps d’adaptation au dessin, on se plonge dans l’histoire pour de bon.

Pour conclure, je conseille donc de tester cette série pour les amateurs d’Histoire (un peu), de mystère (beaucoup) et surtout de mythes (passionnément). Vous ne serez pas déçu, pour peu que vous oubliiez le dessin si vous n’accrochez pas.


mardi 29 mars 2011

[Avis] Tokyo, Fin D’un Monde T.1 de Noujou aux éditions Delcourt

Un titre malheureusement d’actualité ces derniers temps. Hasards étranges du calendrier…

Présentation faite par l'éditeur: 

Disparu sans laisser de traces après avoir plongé toute sa classe dans une hypnose collective, Yuma Oda ressurgit au détour d’une enquête du « bureau de recherche des communications futures »... Pendant ce temps, la ville de Tokyo est agitée par d’étranges phénomènes, qui résonnent comme autant de signes précurseurs de la fin du monde !

Qui est réellement Yuma Oda ?


Quels sont les enjeux autour de sa réapparition ?


A la veille de la fin du monde, que restera-t-il de l'amour ?


Voilà un manga au pitch accrocheur, mais dont le résultat laisse dubitatif. Je n’émettrai pas d’avis ferme et définitif sachant que ce n’est que le premier volume, mais je partagerai quand même mon sentiment:

Sur le papier, le menu proposé par le scénario est alléchant. Jugez donc : pouvoirs psychokynésiques, voyageurs temporels, thriller…

Le problème c’est que tout est balancé au lecteur de but en blanc, trop rapidement. Plusieurs fois, à chaque rebondissement, on se surprend à penser “trop facile”.

L’auteur ne prend pas la peine d’amener ses annonces avec intelligence et se contente de balancer les choses. Peut-être est-ce dû au fait que la série ne tient que sur 3 volumes, et que du coup l’auteur a tout condensé.


Au final l’histoire perd un peu de ses enjeux, et on se contente de la subir au lieu de savourer. Ceci dit, une débarrassé de toutes ces annonces, on sent poindre un peu l’intérêt sur les dernières pages, et ce premier tome de termine même sur un cliffhanger honorable.

Donc, si on admet que le but de l’auteur était avant tout de poser les fondations de son récit dans son premier volume, on peut espérer que débarrassé de tout ça pour le second tome, le scénario va en profiter et prendre son envol.

Pour terminer, on peut au moins dire que graphiquement, là c’est du tout bon. Superbes décors, style maîtrisé et accrocheur, rien à redire. Il aurait donc juste fallu un scénario à la hauteur de la mise en scène !