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mardi 5 juin 2012

Agito Cosmos T1 "Aquaviva" (sur www.croiseedesmondes.fr)


Comme indiqué dans le précédent post, le blog a déménagé sur www.croiseedesmondes.fr, et les chroniques d'album ont repris, notamment avec la mise en ligne d'un avis sur une BD qui me tient à coeur: Agito Cosmos.

Pour lire l'article, c'est par ici.

Cela a été un vrai coup de coeur, et je vous conseille vraiment d'y jeter un oeil.

A bientôt sur l'autre blog, je l'espère ;).

lundi 2 avril 2012

[Preview] Déluge tome 2, work in progress !

Je vous avais dit tout le bien que je pense du premier tome de Déluge, et je suis content de voir sur le blog du scénariste Nicolas Pona que le tome 2 avance. Voici donc une reprise des planches qu'il a postées en fin d'année dernière, ainsi que la couverture récemment dévoilée.



Un premier jet de couverture prometteur, et toujours une maquette qui en jette !

Pas encore d'indication concernant la date de parution (chaque chose en son temps), par contre, on apprend également sur le blog de Nicolas Pona qu'une série dérivée est également en chantier, avec cette fois-ci au dessin Giovanni Lorusso (qui assure le dessin du tome 2 de La Guerre des Orcs). Voici un crayonné de planche, assez alléchant, vous en conviendrez ;). Ce spin-off est également prévu pour tenir en deux tomes, au moins on sait qu'on ne part pas sur un truc à rallonge !


lundi 26 décembre 2011

[Avis] Lupus volume 2 de Peeters, aux éd. Atrabile

J'ai récemment acheté la suite de Lupus, série pour laquelle j'avais eu un coup de coeur à la lecture du premier tome. Mon impression se confirme avec le tome 2, que j'ai même préféré au précédent. J'ai vraiment passé un super moment, qui m'a transporté ailleurs. Dans un endroit où j'aurais bien aimé rester...

L'histoire redémarre là où on l'avait laissée. Lupus et Saana ont fui après que le premier a tué un sbire du père de Saana, chargé de la retrouver. Les deux fuyards doivent se cacher au plus vite, et pour cela Lupus décide qu'il faut se mettre au vert, littéralement. En effet, Saana n'a jamais vu d'arbre de sa vie, sa planète natale étant plutôt de type désertique. Ils mettent donc le cap sur Nécro, une planète qui fait office de maison de retraite, où tous les vieillards sont rassemblés pour terminer leur vie. Un endroit qui promet d'être calme, qui leur permettra peut-être de se faire oublier. Sur place, ils font la connaissance d'un vieil homme qui leur propose de les héberger dans un lieu idéal: reclus, et exempt de tout appareil technologique.

Il est difficile d'expliquer ce qu'on ressent à la lecture de Lupus, d'autant que personne ne vivra la même expérience. Pour ma part, j'ai embarqué à bord de la navette de nos deux héros, et j'ai pris plaisir à les suivre au cours de l'album, dans une histoire qui prend son temps, sans grande scène d'action, juste des moments de vie. C'est parfois contemplatif, parfois peu bavard, mais toujours plein de sens, d'introspection. Lupus se cherche, et le lecteur se prend à s'imaginer à sa place. On le voit tranquillement retrouver la saveur d'une vie normale, loin de la technologie, loin des psychtropes, aux côtés d'une jolie fille pour laquelle il en pince, sans le lui avouer.

(c) Peeters / Atrabile
J'ai beaucoup aimé aussi cette petite tribu de vieux anars, vivant un peu à la manière d'Amish du futur, refusant l'emploi d'appareils modernes, préférant une vie à l'ancienne, paisible. Cela permet à l'auteur de développer un cadre intimiste pour ses personnages, en contradiction avec l'ambiance habituelle des histoires de SF, souvent remplies de gadgets en tout genre. Ici l'aventure est à dimension humaine, l'action est avant tout introspective.

J'ai parfois pensé à Isaac le Pirate dans l'espace en lisant cette BD. Cela n'a pourtant rien à voir, mais pourtant, les mêmes sentiments m'habitent à sa lecture, allez savoir pourquoi...

(c) Peeters / Atrabile
Le dessin est magnifique, mieux encore que sur le précédent volume, il fait bien passer les sentiments de Lupus, avec l'avantage qu'apporte le noir et blanc à ce propos, permettant des jeux d'opposition de contrastes, comme pour marquer l'oppression ou le bien-être des personnages. Les décors ne sont pas en reste, et ce sont eux avant tout qui nous rappellent qu'on est bien dans une histoire de science-fiction, à la faune et la flore pleine d'inventivité. Finalement la SF permet surtout de placer les personnages dans un contexte qui les expose à des situations peu ordinaires, laissant libre cours à l'auteur pour développer son propos.

Voilà je ne vois pas quoi dire d'autre sur cet album, je crois que de toute façon je ne saurai pas me mettre au niveau de son contenu quoiqu'il arrive. J'ai juste hâte de me plonger dans la suite, en priant pour que cela continue avec la même qualité. De plus, le cliffhanger final de l'album donne bien envie ;).

Note finale:
Une BD de SF hors norme, qui prend le temps de vivre, et qui vous donne à réfléchir. Un album qui prend son lecteur au sérieux. A conseiller pour ceux qui veulent être dépaysés dans tous les sens du terme...

jeudi 22 décembre 2011

[Info] Teaser de Prometheus... Yummy !


Il est enfin là, et je conclus donc ma semaine de bandes-annonces avec le teaser de Prometheus.

Et franchement, c'est maintenant clair que cela a toujours été un film dans l'univers d'Alien, se passant très clairement avant les évènements du premier opus.

Je vous laisse découvrir. Pour ma part, j'attends le film de pied ferme, et il passe en numéro 1 de ma liste des films de 2012 les plus attendus...



Pour la comparaison, voici la bande-annonce d'Alien en 1979, vous pourrez voir les références à la fois visuelles et sonores de Prometheus à son aïeul, comme pour confirmer le lien de parenté ;).

lundi 19 décembre 2011

[Info] Première bande-annonce de Batman: The Dark Knight Rises


Après le teaser, ou encore la séquence d'intro présentée en ce moment avant toute projection IMAX de Mission Impossible 4 et Sherlock Holmes 2 (aux USA), voici la vraie bande-annonce officielle du troisième volet de Batman version Nolan (en VO, la VF sera en ligne jeudi, apparemment).

C'est prometteur, même si bien évidemment il sera difficile de surpasser le précédent opus...



En cadeau pour les impatients et les curieux, voici un bootleg potable du fameux prologue de 6mn mentionné plus haut:

jeudi 15 décembre 2011

[Info] Première affiche teaser pour Prometheus de Ridley Scott

En 2012, beaucoup attendent les élections. Pour ma part, j'attends surtout la préquelle (quel mot horrible) d'Alien, que met en scène Sir Ridley Scott, et qui s'intitule Prometheus.

C'est typiquement le genre de SF que j'adore au cinéma, et j'ai hâte de voir ce que Ridley Scott va faire de ce retour à la SF 30 ans après Blade Runner.

Voici donc la fameuse affiche:


Pour ma part, je trouve qu'elle est dans l'esprit de la saga, avec ce fond noir, cette atmosphère brumeuse, la lueur en contre-jour... La Fox et la production ont beau avoir tenté de brouiller les pistes en affirmant un temps que finalement Prometheus ne serait pas la préquelle d'Alien, on sait désormais que c'est pourtant bien le cas. Peut-être faut-il juste s'attendre à un film n'évoquant que de très loin notre cher xénomorphe (voire même en sera-t-il absent). Par contre, on sait de manière certaine que le Space Jockey est bien présent dans le film, donc on ne nous la fera pas ;). Prometheus sera bien inscrit dans l'univers d'Alien. Et cette première affiche officielle rentre une fois encore dans ce cadre.

Une photo volée sur le plateau de Prometheus.
Ça ressemble quand même bien au Space Jockey...

Ceci dit, c'est quand même intelligent de la part de la Fox ne pas capitaliser trop sur la vieille franchise, d'une part parce qu'elle a été flinguée par les deux bouses Alien Vs Predator, et ensuite parce que si le film est complètement éloigné d'Alien, faire venir les gens en les appâtant avec un beau montre à double mâchoire, ça serait un peu de la publicité mensongère.

Quoi qu'il en soit, c'est certainement mieux ainsi, parce qu'après la résurrection d'Alien version Jeunet, mieux aurait valu laisser tranquille la saga, ce quatrième film ayant été celui de trop...

Si vous aussi avez hâte de voir Prometheus, alors peut-être aurez-vous envie de vous abîmer les yeux en regardant le teaser tout pourri qui a été leaké sur le net (il s'agit là d'une version dont la qualité a été "améliorée" :P):
On n'y voit pas grand chose (on y distingue le vaisseau du Space Jockey vers la 48ème seconde, du moins c'est que je vois, :D), mais c'est mieux que rien en attendant l'officiel.

Sources pour le Space Jockey: prometheusmovienews.com via AVPgalaxy

mercredi 14 décembre 2011

[Avis] Yiya T.1 "Le Mangeur de Chagrin" de Pecqueur et V. Gajic aux éd. Delcourt

L'histoire débute en 2020. Un mystérieux aviateur amerrit en catastrophe dans un port du nord de la Russie, en pleine tempête. Shun, c'est son nom, débarque dans un troquet à la recherche d'un marin pour l'emmener sur l'Ile d'Orbe. Mais la météo décourage tout le monde. Seule Yiya, une jeune gamine orpheline, se propose de l'amener jusqu'à son "fiancé" Rogo (lui ne se voit que comme un frère), qui pourrait faire quelque chose pour Shun. Le problème, c'est que ce dernier est derrière les barreaux suite à une bagarre. Il faut donc payer sa caution en échange du voyage. Shun s’exécute, et peu de temps après tout le monde part en bateau en direction de l'île. Au beau milieu du trajet, alors qu'ils sont encore à quelques milles de leur destination, Shun fait stopper le navire: il veut plonger à cet endroit précis, malgré la mer démontée, et il paie grassement le marin pour qu'il accepte de lui prêter son scaphandre. Alors qu'il se prépare à l'opération, une vague manque de faire chavirer le bateau, et renverse tout le monde à bord. Shun, qui descendait les escaliers, fait une chute mortelle, et il a juste le temps avant de passer l'arme à gauche de parler à Rogo d'un trésor caché dans les profondeurs... Bravant la tempête, Rogo décide de plonger, appâté par la perspective de faire fortune... C'est ainsi que Yiya perd la seule famille qui lui restait. Elle décide alors de retourner sur les lieux le lendemain, pour tenter de renflouer le corps de son "frère", et lui offrir ainsi une sépulture décente. Mais c'est sans compter sur l'incroyable découverte qu'elle va faire dans les profondeurs marine: un monde insoupçonné, et peu accueillant,  s'ouvre à elle...

(c) Pecqueur - Gajic / éd. Delcourt
Daniel Pecqueur, déjà scénariste entre autres de Golden City et Arctica, débute une nouvelle série, de nouveau en lien avec la mer. Il collabore cette fois-ci avec un autre dessinateur talentueux, Vukasin Gajic (à ne pas confondre avec son frère Aleksa Gajic, dessinateur du Fléau des Dieux). Le duo livre un premier album plutôt sympathique, bien que parfois un peu bancal. Côté dessin, c'est tout simplement magnifique, aussi bien le trait que les décors, ou encore la mise en couleur. V.Gajic nous met en scène une ambiance et une atmosphère particulièrement réussies, très en phase avec l'histoire, qu'elle souligne intelligemment par des couleurs qui s'adaptent à la séquence ou aux lieux représentés. Le dessin est vraiment au service de l'histoire, et est un vrai régal pour nos mirettes.

C'est au niveau du scénario qu'il y a un petit quelque chose qui me gène. Dans son ensemble, l'histoire est réussie, et parvient à capter l'attention du lecteur de bout en bout. L'introduction est parfaite, avec l'arrivée de Shun, puis la présentation de l'histoire qui a lié Yiya et Rogo sous forme de flashback. C'est très fluide. Le problème se situe plutôt au niveau du monde sous-marin. Il arrive un peu de manière brutale dans l'histoire, et est complètement déphasé par rapport au monde en surface. D'un côté on a un monde presque contemporain, réaliste, et de l'autre un monde diamétralement opposé, avec des créatures étranges, des pouvoirs magiques. On me dira que pourtant cela s'est déjà vu dans bon nombre d'histoires. C'est vrai, mais je trouve qu'il manque quelque chose pour lier les deux. On en apprendra certainement plus dans le prochain opus, mais pour le moment c'est comme si ces deux mondes avaient cohabité sans jamais intéragir l'un sur l'autre. Le seul élément qui les lie c'est Shun, et on ne sait de lui que très peu. C'est bien entendu voulu par le scénariste, à n'en pas douter, mais je trouve qu'en surface on vit trop comme si de rien n'était, même Yiya lorsqu'elle y retourne agit comme si une telle découverte avait à peine bouleversé ses habitudes. Je chipote certainement, mais c'est le sentiment que j'ai eu à la lecture de l'album.

(c) Pecqueur - Gajic / éd. Delcourt

Ceci dit, cela ne m'empêche pas d'avoir accroché à l'histoire, et de me dire que potentiellement la suite pourrait s'avérer captivante lorsqu'on en saura plus. La fin est à ce titre bien accrocheuse, avec une dernière révélation qui suscite l'envie de savoir ce qu'il va se passer. C'est toujours le problème avec les premiers tomes, on ne peut pas tout avoir dès le début. Je serai donc là pour le tome 2, à n'en pas douter. J'ai envie de retrouver ce monde étrange, peuplé de créatures et d'entités qui éveillent la curiosité, en espérant que les auteurs nous en apprennent cette fois-ci beaucoup plus !

Note finale:
Une série qui demande à confirmer un potentiel déjà bien présent, et qui bénéficie déjà d'un personnage principal attachant. Un premier tome graphiquement maîtrisé par V. Gajic, qui a fait un super bon boulot pour la mise en image.

lundi 12 décembre 2011

[Avis] Le Protocole Pelican T.1 de Marazano & Ponzio aux éd. Dargaud

A travers le monde, onze inconnus se font enlever, et conduire dans une base secrète. Ils y sont enfermés chacun dans une cellule, sous le contrôle de gardiens qui eux-mêmes ne savent pas trop pourquoi ils sont là. Seul le Docteur Kresse, à la tête d'une équipe de scientifiques chargée d'étudier les captifs, semble savoir de quoi il retourne. Les onze personnes font visiblement l'objet d'une expérience mystérieuse, et leur comportement est scruté dans les moindres détails. Un par un, ils sont questionnés, interrogés, mais personne ne paraît pour autant en vouloir à leur intégrité physique. La torture est avant tout psychologique. Mais alors, que font-ils dans cet endroit ? Tout le reste du personnel n'est pas trop sûr de ce qui se trame, et d'ailleurs dans quelle mesure ne feraient-ils pas eux-mêmes partie de l'expérience ? Quoi qu'il en soit, Isabel, l'une des détenues les plus récalcitrantes, ne compte pas moisir entre quatre murs. Elle est bien décidée à s'échapper de là...

Voici un premier tome bien enthousiasmant. Le scénario est une machine impeccablement huilée, et cela démarre très vite. Aucun temps mort, et on se prend à essayer de comprendre à quoi exactement sont soumis les sujets de l'expérience. Le scénariste distille quelques infos ça et là, au compte goutte. Cela ressemble à s'y méprendre à l'expérience Milgram, qui était une étude psycho-sociologique portant sur l’obéissance d'un individu face à des ordres contraires à sa propre morale. Le comportement des gardiens de cellule, voire même des scientifiques, n'est pas sans évoquer cette expérience menée dans les années 60, et qui fut sujet à controverse. Finalement, tous les personnages participants au Protocole Pélican paraissent n'être que de vulgaires marionnettes, manipulées dans l'ombre par un obscur "club" de puissants peu scrupuleux...

(c) Marazano - Ponzio / Dargaud
A la lecture de cet album, le lecteur se sentira lui-même sujet de l'expérience, un peu comme s'il était le douzième et mystérieux sujet, pour le moment étrangement absent. La série, prévue en quatre tomes, s'annonce palpitante, et on espère qu'elle va continuer sur cette lancée. Tous les ingrédients sont là pour tenir en halène. Le seul petit reproche que l'on pourrait faire, c'est la difficulté à s'attacher pour le moment aux personnages, tant ils sont nombreux. On ne retient principalement qu'Isabel, sur laquelle l'histoire met fortement l'accent dès le départ.

(c) Marazano - Ponzio / Dargaud
Graphiquement, je trouve que la technique littéralement photo-réaliste de Jean-Michel Ponzio s'est grandement améliorée, et on finit même par oublier la méthode en lisant l'album. Tout juste reste-t-il une ou deux cases de gros plans sur des visages, qui ne paraissent pas naturels. Le dessin ne peut clairement plus être une barrière pour les détracteurs de ce style, et ne peut pas excuser de passer à côté d'une bonne série en devenir.

Pour finir, la bande-annonce officielle de Dargaud:


Note finale:
Un thriller psychologique, saupoudrée d'une -légère- pointe d'anticipation, très prometteur, dont on attendra avec intérêt la suite.

jeudi 8 décembre 2011

[Série TV] Terra Nova Episode 6 "Bylaw"

Je ne vais pas m'étendre longuement sur cet épisode, qui n'en vaut -une fois encore- pas la peine.

Cette fois-ci Jim doit enquêter sur ce qui semble être le premier meurtre au sein de la communauté de Terra Nova. Un soldat a été retrouvé mort, visiblement tué par un dinosaure. Mais c'est une conclusion un peu rapide et trop téléphonée pour Jim...

Alors pour faire simple, on se retrouve face à un problème récurrent de la série: c'est trop, voire ultra, prévisible ! Le spectateur a en permanence un quart d'heure d'avance sur les personnages, plutôt ennuyeux pour un épisode qui repose sur des twists...

C'est dommage un tel gâchis, parce qu'on sent que les auteurs essaient d'apporter un peu de fond à leur scénario, en instillant une ébauche de réflexion sur la justice expéditive, et les erreurs auxquelles elle peut mener. Mais les séquences agaçantes (autant que les dialogues) viennent ruiner les efforts, et au final on ne retient que le négatif (du moins pour ma part).

Je crois que le problème réside dans le potentiel que détenait cette série à la base pour en faire quelque chose de fort, et le résultat à l'écran est loin de ce que à quoi on était en droit de s'attendre.

Pour couronner le tout, cet épisode augure de futures séquences agaçantes avec un mignon-petit-dinosaure (ça c'était THE écueil à éviter dans la série, et ils l'ont fait). On peut malgré tout se prendre à rêver que ce N.A.C. version jurassique ait le futur caractère d'un gremlins... 


mercredi 7 décembre 2011

[Preview] Olivier Vatine revient à la SF avec Niourk

Je l'ai déjà dit ici, Vatine est un de mes auteurs BD préférés. J'étais passé à côté d'une news récente le concernant: il revient à la SF chez l'éditeur Ankama.

En effet, il est en train d'adapter un roman du français Stefan Wul, intitulé Niourk. La parution est prévue en 2012, au mois de Septembre. Il s'agira du premier album d'une série de BDs fondées sur les romans de l'auteur.

Voici ce qu'en dit Vatine lui-même dans le communiqué de presse:
« Niourk est le deuxième roman de Stefan Wul. Il fut pour moi une révélation. Sur une Terre ravagée par une apocalypse nucléaire, un enfant noir banni par sa tribu entame une quête initiatique dans les fonds asséchés des océans. Néo-néandertaliens, monstres mutants, astronautes en perdition, tous les ingrédients de la série B sont là... Mais Niourk est plus que cela. Anticipant sur les désastres écologiques à venir, l’auteur livre une relecture sur l’évolution de l’espèce humaine digne de 2001 l’Odyssée de l’espace. »
J'ai toujours trouvé ce principe de transposer en BD l'oeuvre d'un romancier excellent, pour peu qu'on se donne les moyens de bien le faire, évidemment. Adapter des romans permet souvent de travailler à partir d'un matériau de qualité (en choisissant bien l'auteur, bien entendu). De plus, on sait que chez Ankama on n'a pas peur de sortir des albums à forte pagination, alors j'imagine bien un beau one-shot de 140 pages (soyons fous), très soigné comme souvent chez cet éditeur. Pour ma part, rien que les termes Vatine + SF me font baver, alors je me contenterai même d'un 44 planches... Verdict en septembre de l'année prochaine.

En attendant, voici un aperçu de ce futur projet (repris de Fantasy.fr):

(c) Vatine / Ankama
Le deuxième album de cette collection est également annoncé. Ce sera l'adaptation de Piège sur Zarkass par Yann et Cassegrain (un bien beau duo !), qui devrait paraître en novembre 2012.

Pour le reste de la collection, une belle brochette d'auteurs est déjà sur les rangs, parmi lesquels on trouve Denis Bajram, Mike Hawthorne, Jean-Luc Istin, Valérie Mangin, Thierry Smolderen ou encore Jean David Morvan.

Pour l'anecdote, Niourk sera décidément passé entre les mains de grands auteurs de BD français, puisque, déjà, Bilal avait illustré la couverture du roman au début des années 80...

jeudi 17 novembre 2011

[Avis] Bludzee de Trondheim aux éditions Delcourt

Bludzee est un petit chat noir qui s'ennuie, seul dans un appartement. Son maître n'a pas réapparu depuis un bon moment, et le chaton regarde sa réserve de croquettes diminuer inexorablement. Pour passer le temps, il explore l'appartement, chasse les mouches, chatte sur Facebook... Mais lorsque son stock de nourriture tombe à zéro, il doit partir à l'aventure, en dehors de l'appartement. C'est là qu'il va apprendre de fil en aiguille que son maître est un tueur à gage, qui l'a enlevé à sa mère pour ses griffes d'une longueur sans commune mesure. En effet, il forme les chatons à devenir des véritables armes meurtrières, et Bludzee est gâté par la nature avec ses griffes qui tiennent plus de Wolverine que de Garfield. Désormais libre, le chaton veut échapper à son destin de tueur, et retrouver sa mère. Au cours de cette grande aventure, il va croiser le chemin de créatures hautes en couleur, grâce auxquelles il va découvrir que dans la vraie vie, c'est chacun pour soi...

(c) Trondheim - Delcourt
Me revoilà donc en train de chroniquer un album de Trondheim. On  va croire que je fais une fixette sur lui, ce qui je l'avoue, est un peu le cas. Je suis rarement déçu par ses oeuvres, donc tant que je gagne, je joue. Bludzee ne fera pas exception, j'ai tout simplement adoré. C'est purement le genre de BD dont on peut lire quelques strips à la volée quant on a un moment de libre. On est certain de se marrer, ou au pire, de sourire.

Pas évident ceci dit de le résumer, tellement cet ouvrage regorge d'inventivité. C'est un mélange assez détonnant d'humour absurde, de dessins mignons, et de séquences gores (j'ai parfois pensé à Happy Tree Friends pour le côté "mort stupide" de certains assassinats).

(c) Trondheim - Delcourt
Cela est certainement dû à sa genèse, un peu particulière. Bludzee est en fait à la base un projet de Trondheim qui consistait à faire paraître un strip de six cases tous les jours pendant un an, via une application pour smartphone. Du coup, on sent l'histoire évoluer au fil des jours, partant dans une direction, puis dans une autre, toujours avec une trame conductrice, mais visiblement au gré des envies de son géniteur, pour le plus grand bien des lecteurs. Jamais on ne s'ennuie, on se marre à chaque strip, et Trondheim réussit le véritable tour de force de nous livrer quand même une histoire qui tient très bien la route, avec 365 gags ! Très fort. Du coup, à 25€ l'album (ce qui peut paraître cher de prime abord), on en a vraiment pour son argent, car c'est assez long à lire et on passe un super moment. Les gags sont très bien sentis, et d'ailleurs ils transparaissent vraiment que Lewis Trondheim s'y connait en comportement félin. J'ai parfois cru qu'il s'était inspiré de mon chat pour les gags, mais je crois que surtout que tous les chats font le même genre de conneries, et ceux de Mr Trondheim probablement aussi...

Une petite bande-annonce:


J'ai cru comprendre qu'un projet d'animation a été envisagé un temps (peut-être l'est-il toujours d'ailleurs), et c'est vrai qu'on se surprend à penser que Bludzee correspondrait tout à fait au héros d'un format court. Au final, c'est Markus, un congénère chat-assassin qui a les honneurs. Un bon choix car c'est un des personnages les plus croustillants que croise Bludzee.

Voici le pilote réalisé à l'époque pour démarcher les producteurs (pour ma part, je trouve la BD plus drôle que ce dessin animé, mais l'esprit y est):



Note finale:
Un incontournable de Trondheim, qui plaira à tous les publics (bon ok, ce n'est pas pour les gamins), y compris à ceux qui ne sont pas forcément pas fans de l'auteur. Un moment de franche rigolade. On en redemande !

lundi 14 novembre 2011

[Série TV] Terra Nova Episode 5 "The Runaway"

Petit soubresaut de la série, avec un épisode légèrement au-dessus des précédents.

Cette fois-ci, la famille Shannon accueille la petite Leah, qui s'est enfuie de chez les Sixers car elle ne supportait plus la façon dont elle y était traitée. Le commandant Taylor, au-delà d'une fillette craintive, perçoit tout de suite le potentiel de la petite en terme de renseignements sur les Sixers, et confie donc aux Shannon la mission de l'amadouer en lui réservant un accueil chaleureux à Terra Nova.

[attention, la suite contient des révélations]

Petit soubresaut, certes, mais de courte durée. Une fois encore, l'intrigue est cousue de fil blanc, et on devine très vite les différents twists que nous réservent les scénaristes. Ceci dit, l'épisode est mieux rythmé, et on s'y ennuie moins que dans les deux précédents. C'est déjà ça.

De plus, cette fois-ci on a le droit à une histoire qui s'inscrit totalement dans la mythologie mise en place par le pilote, avec le vrai retour des fameux Sixers, dont on perçoit qu'ils ne sont pas foncièrement mauvais (mais ça aussi, à la limite, on s'en doute). Et cet épisode ajoute également un élément de mystère avec la drôle de boîte qui appartient à Mira, et que la petite était chargée de récupérer. Son origine est clairement incertaine, et on espère que la série va se centrer un peu plus sur ce genre d'éléments par la suite.

Ce qui est dispensable, par contre, c'est le débordement de bons sentiments auquel on a le droit, par moment, c'est un peu l'overdose. Je comprends que c'est pour coller aux intentions familiales du show, mais pour le moment cela lui nuit plutôt qu'autre chose... 

Pour terminer, autre piste que les scénaristes développent également, il est intéressant également de voir que visiblement les Sixers parviennent à communiquer avec le futur...

Bref, je continue la série pour le moment, en espérant toujours qu'elle prenne son envol. Bon et puis ça serait bien aussi qu'on voit les dinos un peu plus souvent !




samedi 12 novembre 2011

[Info] Découvrez Rosa, le court-métrage d'animation qui fait sensation à Hollywood

Rosa est un court-métrage d'animation totalement réalisé en images de synthèse, par le dessinateur espagnol Jésus Orellana. Ce dernier a notamment travaillé en France chez les Humanoides Associés, qui ont publié son album Alter, série apparemment avortée (mais qui graphiquement valait le détour).

Depuis 2009, l'auteur travaille donc seul de son côté sur son projet Rosa, et voici donc le résultat qu'il a publié en ligne il y quelques jours. Il s'agit d'un court-métrage d'une dizaine de minutes, situé dans un monde post-apocalyptique, où toute vie naturelle a disparu. On y découvre Rosa, une sorte de cyborg qui est activé au milieu des ruines d'une mégapole abandonnée. Cette dernière explore les alentours, mais tombe très vite en embuscade face à deux autres cyborgs du même type qu'elle. S'ensuit alors un combat acharné en eux...

Bien entendu, il ne faut pas s'attendre avec un format si court à une histoire extra-ordinaire, le but n'est pas là. Visiblement, Jésus Orellana avait pour objectif de se faire repérer pour entrer dans l'industrie du cinéma, ce qui semble bien partie au vu du nombre de sélections qu'il a obtenues dans des festivals de cinéma, depuis le mois de Mai.

Découvrez donc le fruit de son travail:


Le boulot est impressionnant, plutôt bien fait, même si bien entendu on perçoit pas mal d'influences bien connues. Graphiquement, on voit clairement que c'est le fruit d'un artiste, car l'univers dans lequel ça se déroule est très bien travaillé, c'est très beau. Cela aurait juste été meilleur avec un scénario un peu plus élaboré, même si en dix minutes, il est peu évident de faire mieux, surtout sans dialogue (idéal pour les projections internationales). Il ne faut pas oublier  que l'auteur a réalisé cela avec un budget nul, qu'il est autodidacte, et qu'il a fait ça chez lui, avec du matériel que n'importe qui peut s'acheter. Cela lui a juste coûté du temps ! C'est ensuite le talent qui fait la différence.

Cela constitue une belle carte de visite pour Orellana, qui doit maintenant transformer l'essai en plongeant dans le grand bain, et en espérant qu'il ne fasse pas broyer par le système hollywoodien, comme tant d'artistes ayant tenté l'aventure avant lui. Son but étant maintenant de transformer Rosa en un "vrai" film, on imaginera qu'il ne nous a donné qu'un aperçu de ce qu'il a vraiment en tête.

En tout cas, encore une fois, pour ce qu'il s'agit de se faire remarquer, cela semble réussi ;).

Bonne chance à lui !

jeudi 10 novembre 2011

[Avis] Station Solaire de Andreas Eschbach aux éditions L'Atalante


Amateur d'Eschbach, j'ai acheté quelques-uns de ses romans d'occasion sur ebay cet été, dont Station Solaire.

J'avais envie d'un roman rapide à lire, pas forcément un truc ultra-compliqué. Station Solaire me paraissait être un bon candidat pour cela.

L'action est située à bord de la station spatiale expérimentale "Nippon", dans laquelle une équipe d'astronautes travaille sur des technologies de captage de l'énergie solaire et de sa transmission vers la Terre. Comme son nom l'indique, cette station orbitale appartient au Japon, seule nation qui ait encore d'importantes activités spatiales en 2015, les autres n'en ayant plus les moyens. Dans un monde en proie à la raréfaction des sources d'énergie, ces recherches sont très importantes, et font à la fois l'objet de convoitise, mais aussi de rejet de la part de certains écologistes. Récemment, des incidents surviennent de plus en plus à bord de la station, et rapidement les membres de l'équipage soupçonnent qu'on cherche à saboter leurs travaux. Lorsque l'un d'entre eux est retrouvé assassiné, il n'y a plus l'ombre d'un doute qu'un des leurs cache bien son jeu, et ses objectifs... Leonard Carr, seul occidental à bord, est chargé de mener l'enquête, lui qui, sous couvert d'entretenir la station, peut s'y promener d'un bout à l'autre sans éveiller l'attention...

La première partie, que j'ai trouvée un peu longue, manquant un peu d'action (pas au sens "gros bras", entendons-nous), nous dépeint la vie au quotidien de l'équipage d'une station spatiale. Cette dernière y est décrite dans ses moindres recoins, et pour ma part j'ai un peu eu de mal à me la représenter mentalement, et donc à y situer les déplacements du narrateur. Celui-ci nous fait part, à la première personne, de son ressenti sur les autres astronautes, et comment il est plutôt mal considéré par ces derniers, y compris par la belle Yoshiko, avec laquelle pourtant il s'adonne fréquemment à des séances de galipettes en apesanteur...

Après cette exposition, survient le meurtre d'un de ses collègues, et c'est là que commence le thriller en huit clos, promis par la quatrième de couverture. Dans toute cette seconde partie, les évènements s'accélèrent, mais pour autant, à part une séquence ou deux, je n'ai pas trouvé cela palpitant. Je crois que j'aurais préféré que l'auteur opte pour un point de vue à la troisième personne, cela aurait certainement ôté le côté "je déballe mes états d'âme" du narrateur à la première personne, qui a souvent un complexe de Caliméro, et qui tarde à se prendre en main. Cela vient trop en contraste avec les évènements qui se déroulent à bord, et cela finit par plomber le rythme.

Malgré tout, si on résume cette histoire pour n'en retenir que les grandes séquences, on tient un bon scénario pour un film d'action. Je n'ai d'ailleurs pu m'empêcher en lisant ce livre de penser à une sorte de Die Hard dans l'Espace, surtout dans le dernier tiers du roman.

A noter également, et là je préfère sortir ma balise [alerte spoiler], que l'auteur a eu du flair sur pas mal de points, car pour un roman écrit en 1996, il y raconte un détournement de la station spatiale par un fanatique islamiste, et il y décrit une guerre économique liée à la raréfaction des sources d'énergie, des thèmes plutôt post-septembre 2001...

Pour terminer, j'ajouterai aussi qu'il est dommage que tous les personnages soient de parfaits stéréotypes, et que leur comportement soit finalement complètement dicté par leur fonction à bord de l'engin spatial. Ils manquent tous cruellement de profondeur, et ont un côté "cliché" trop prononcé...

Note finale: 
Un roman à lire entre deux pavés, sans prétention, mais qui manque de profondeur et de suspense. Une œuvre largement en-dessous de ce que l'auteur est capable de fournir (certes, ce n'était que son deuxième roman).

samedi 5 novembre 2011

[Avis] Nico T.1: Atomium Express de Duval & Berthet aux éditions Dargaud

Couverture spéciale pour l'édition collector, avec dos toilé
L'histoire débute en 1947, alors que deux soucoupes volantes s'écrasent simultanément sur Terre, l'une en Sibérie Orientale et l'autre à Roswell. C'est au crash de cette dernière qu'assiste Nico, au cours d'une escapade nocturne dans le désert avec ses amis. Les autorités militaires alertées, celles-ci recueillent le témoignage des adolescents, et inspectent l'épave. Quelques jours plus tard, l'affaire fait l'objet de sérieuses discussions à la Maison Blanche. L'avenir de l'humanité pourrait bien être bouleversé par cette découverte, et les Américains, ne sachant pas que les Russes en ont faite une similaire, pensent avoir un véritable atout stratégique. Que doit faire le Président des États-Unis ? Garder l'affaire secrète, ou la dévoiler au grand jour pour en permettre une exploitation plus poussée ? C'est cette seconde option qu'il choisit. Une vingtaine d'années plus tard, cette décision a bouleversé le cours de l'Histoire et fait basculer le monde dans une ère de progrès technologiques fulgurants. Nico, fraîchement devenue agent de choc et de charme pour le compte de la CIA va devoir protéger les intérêts américains, et se voit confier sa première  mission: l'extraction pour interrogatoire d'un mystérieux milliardaire, Max Wonder. Mais cette première incursion sur le terrain va clairement tourner à son désavantage...

(c) Duval, Berthet - Dargaud
Espionnage, jolies filles, ambiance rétro, Berthet, voilà un cocktail qui a priori flaire bon le déjà-vu. Oui, mais non. Cette fois-ci il y a du Duval dans les ingrédients, et ce dernier a su trouver LE truc qui colle parfaitement au style de Berthet. Cette particularité, c'est l'uchronie. Grâce à cette astuce, nous obtenons une BD de science-fiction, qui se déroule (de notre point de vue) dans le passé. C'est donc le prétexte idéal pour dessiner des engins rétros à la sauce futuriste, un genre de SF qui, je trouve, convient beaucoup mieux à Berthet que la SF style Yoni.

Au-dela de l'uchronie, le scénario de Fred Duval développe un monde dans lequel l'espionnage est toujours aussi actif. La guerre froide a pris une autre tournure, les rapports USA/URSS se sont équilibrés, mais dans l'ombre, on comprend que les Russes sont sur le point de faire une nouvelle découverte. Nico, l'héroïne de la série se retrouve simple pion au milieu de tout ça, mais son personnage a suffisamment d'épaisseur pour que le lecteur s'y attache tout de suite. Au-délà de sa plastique irréprochable, les auteurs lui ont attribué une fêlure psychologique: Nico rêve depuis toujours de retrouver sa mère biologique, elle qui a été recuillie par un soldat américain au lendemain de la chute de l'Allemagne lors de la seconde guerre mondiale...

Petit clin d'oeil aux 6 Compagnons / Club des 5 ^^
(c) Duval, Berthet - Dargaud


L'histoire navigue donc habilement entre espionnage, SF, mystère, action, et charme, et le scénario parvient, en tant que premier tome, à placer de bonnes bases sur lesquelles fonder une grande série d'aventure. J'ai maintenant hâte de lire le second tome, également dans ma bibliothèque ;).

Dargaud a réalisé une bande-annonce lors de la sortie de l'album:


Note finale:
Un premier tome bien ficelé grâce aux talents conjugués de Duval et Berthet. Un début de série prometteur, à l'ambiance réussie, dont on espère que le tome 2 confirmera la qualité d'une histoire qui semble bien partie.

vendredi 4 novembre 2011

[Avis] Saving Human Being de Xiaoyu aux éd. Ankama

Alors qu'il vient de s'écraser au beau milieu d'un désert, le pilote d'un vaisseau trouve un robot parmi les caisses de la cargaison d'armes qu'il transportait. Tenant son potentiel sauveur face à lui, il l'envoie chercher de l'eau sous la canicule, par-delà les dunes de sable. Comme tout bon robot, la machine prendre l'ordre en considération et se met en quête de l'impossible. Après un périple de plus de 1000 jours (!), il parvient à un oasis habité d'une femme et sa fille, qui acceptent de lui fournir la denrée convoitée. A l'issu du voyage retour, notre serviable robot ne trouvera plus personne en état de lui répondre. Le pilote a bien évidemment passé l'arme à gauche... Suivant le raisonnement binaire que ne peut qu'avoir une machine, le robot se fixe maintenant l'objectif de sauver les hommes, sa mission primaire n'ayant pas été accomplie...

Voici le point de départ de ce one-shot. Le reste de l'album est sur la même lignée. C'est à dire qu'on suit le robot, alors qu'il tente d'accomplir cette vaste mission qui consiste à sauver les hommes. Il se lie à une enfant, et s'y attache, paradoxalement. Petit à petit, on sent poindre en lui un conflit, lié à la naissance de ce qui ressemble à des sentiments, alors qu'il n'est qu'une machine à l'intelligence programmée.

(c) Ankama - Xiaoyu
L'album est donc un enchaînement de séquences, plus ou moins espacées dans le temps, à travers lesquelles on constate le cheminement intérieur auquel est confronté le robot. Même si on devine clairement où l'album nous emmène, cette BD est plutôt sympathique, emprunte de poésie dans sa première partie. De plus, le dessin et la mise en couleur de Zhang Xiaoyu, sont vraiment splendides. Le trait est a plutôt un style asiatique, mais le découpage est plus occidental. Un vrai melting-pot graphique en somme...

(c) Ankama - Xiaoyu
On aurait aimé que l'histoire soit un peu plus travaillée et étoffée, qu'elle ait moins ce goût de déjà-vu, et que le message sous-jascent sur l'humanité soit un peu moins cliché. Cela reste un agréable moment de lecture, car cette BD se veut avant tout sans prétention. Et cette naïveté que transpire le récit apporte une certaine fraîcheur finalement pas désagréable.

Note finale:
Un one-shot sympathique, certes pas inoubliable, mais donc l'ambiance et le graphisme fera que vous vous attacherez à ce robot humaniste, dont on aurait aimé que l'auteur lui fasse vivre plus d'aventures...

jeudi 3 novembre 2011

[Avis] Une Belle Mort de Bablet aux éd. Ankama

Wayne, Jeremiah et Soham arpentent les bâtiments abandonnés d'un monde en ruine. Ils y récupèrent tout ce qu'ils peuvent trouver à manger, pour peu que cela soit encore comestible. Alors que la Terre est ravagée, des suites semble-t-il d'une invasion d'insectoïdes venus de l'Espace, ils tentent de survivre tant bien que mal. Ils sont parmi les derniers représentants de l'espèce humaine, et peut-être en sont-ils les ultimes spécimens... Lassés d'errer dans les cités désertées, sans l'ombre d'une âme humaine à l'horizon, les trois compères se demandent à quoi tout cela peut-il bien rimer. Pourquoi s'acharnent-ils ? En son for intérieur, chacun a son propre moteur. Mais une rencontre inopinée pourrait bien leur faire réaliser que leurs destins sont aux mains d'une force qui les dépasse...

J'ai acheté cet album d'abord intrigué par l'objet en lui-même: belle couverture matte, format comics, forte pagination, beau papier. La sensation d'avoir un beau pavé entre les mains. Ensuite, en le feuilletant, le dessin m'a énormément attiré. Les cases sont remplies de bâtiments et buildings superbement mis en image. Le character design n'est pas en reste, avec des personnages aux traits atypiques, aussi anguleux que l'architecture, perdant encore plus nos trois survivants au milieu de l'immensité de la ville.

(c) Ankama - Bablet

Certaines cases sont purement impressionnantes, je me suis plus d'une fois attardé sur quelques unes d'entre elles, j'avais envie de profiter du décor. Mathieu Bablet a réalisé un travail d'orfèvre en terme de cadrages. On jurerait même qu'il emploie des lentilles qui déforment son architecture, donnant parfois l'impression d'un travail de composition photographique. Cette sensation est de plus renforcée par la représentation des immeubles sous tous les angles: vue plongeante, contre-plongée, plans larges, tout y passe. Les cases font aussi l'objet d'une belle recherche sur l'éclairage et la mise en couleur, même si parfois le résultat est un peu sombre. Peut-être le papier a-t-il bouffé un peu l'encre à l'impression de l'ouvrage... En tout cas, ce sont ces cadrages et ces effets graphiques qui rythment la lecture, le découpage des cases étant quant à lui tout à fait standard.

(c) Ankama - Bablet

A travers plus de 140 planches, on découvre ce trio de personnages assaillis par les questions existentielles que soulève en eux la fin de l'humanité. Ont-ils encore vraiment un but dans la vie, si ce n'est vivre au jour le jour ? Le scenario se développe donc également de cette manière, au fil de l'exploration des personnages. Le tout forme un ensemble cohérent, au rythme tranquille, mélancolique aussi. Au final, même si l'histoire est simple et use parfois de quelques facilités opportunes, après avoir refermé ce bel album, j'étais content de m'être plongé dans sa lecture. J'ai passé un bon moment, et me suis surpris à souhaiter voir ces décors théâtre d'autres aventures. Peut-être avec une autre histoire ? En même temps, ce qui est bien avec les one-shots, c'est qu'on ne risque pas d'être déçu par une éventuelle suite...

(c) Ankama - Bablet

Note finale:
Une qualité de dessin qui met souvent une claque, chaque planche respire le soucis du détail. On peut rester un moment sur chaque case pour apprécier l'architecture jusque dans ses moindres recoins. Le scénario n'est pas en reste, avec une histoire efficace, même si pas forcément ultra-originale. Elle a le mérite d'être bien exploitée, et de ne faire l'objet que d'un one-shot.