mardi 27 septembre 2011

[Preview] Quand la BD rejoint le Rock: Tom Morello sort un comic-book.

S'il est un guitariste que j'adule (c'est bien le terme), c'est Tom Morello.

"Mais, de quoi nous parle-t-il ? On est sur un blog SF / Fantasy ici, par sur ultimate-guitar.com !"

Ne bougez-pas, je vais retomber sur mes pattes...

Peut-être ce nom ne parlera-t-il pas à tout le monde (ça me surprendrait quand même), alors pour situer, il s'agit du guitariste de Rage Against The Machine (ou Audioslave), qui officie également en solo sous le nom de The Nightwatchman.

J'ai donc découvert tout récemment par hasard (merci les réseaux sociaux), que Mister Morello se lance dans la BD. Rassurez-vous, il ne se met pas subitement à dessiner la cinquantaine approchant. Pour cette entrée dans le monde du comic-book, il s'est mis au poste de scénariste, et de... guitariste... Vous allez comprendre...

Tout d'abord au poste de scénariste, car il est le créateur de l'univers d'Orchid, dont il a eu l'idée quelques années auparavant. Dans un premier temps, il ne savait pas ce qu'il allait en faire, mais il était au moins sûr de deux choses: il ne voulait pas être un mec de plus avec un script à présenter sur le marché d'Hollywood, et il n'avait pas le temps d'en faire un roman. C'est qu'entre son activisme politique et la musique, Tom Morello est quand même bien occupé.

De fil en aiguille, il s'est ouvert au monde des comics. De son propre avoeux, lorsqu'il était ado, il était pas mal lecteur de BD, mais le jour où il s'est mis à la guitare (jour béni, pour ma part), il a mis de côté les petits micquets. Par le biais de certains amis, il s'est donc replongé dans ce domaine, où il a trouvé quelques perles du genre V pour Vendetta, dont la résonance politique ne pouvait que le convaincre...

(c) Dark Horse
C'est donc ainsi qu'a germé le projet Orchid, un comic-book écrit par Morello en personne, et dessiné par un artiste ayant officié dans le monde de Star Wars, Scott Hepburn. Ce n'est certes pas un auteur très connu chez nous (quelques-uns de ses titres sont malgré tout publiés en France chez Delcourt), mais certains fans de la galaxie très très lointaine auront peut-être croisé son oeuvre en lisant les adaptations de Star Wars: Knights Of The Old Republic. Le gars n'est pas manchot, loin de là, visitez son blog (qui n'est plus à jour mais sur lequel on peut mesurer le talent de l'artiste) pour vous en persuader...

(c) Dark Horse
Graphiquement, sur Orchid, le style est très "européen", on jurerait de la BD en provenance du vieux continent, et c'est franchement pas mal. Il vous est possible de vous en faire une opinion en visitant la page de preview digitale chez Dark Horse Comics.

Côté scénario, Tom Morello nous invite dans un monde submergé d'eau. La montée des océans a changé la donne pour l'humanité (tiens, ça me rappelle Déluge, que je chroniquais récemment). L'évolution s'est trouvée bouleversée, et le monde animal a repris le dessus. Les humains vivent en castes, les riches sur les hauteurs à l'abri dans leurs forteresses, les pauvres se contenant des bas-fonds marécageux sans autres espoir que la survie au jour le jour. Dans ce décor  dystopique, nous découvrirons Orchid, jeune prostituée de 16 ans, qui devra surmonter ses démons internes pour s'élever de son status. Elle sera "la Spartacus des putains", (dixit Tom Morello).

Cette histoire ne peut pour l'instant être jugée que sur son pitch, et même s'il n'est pas hyper original, gageons que la sensibilité de Morello transparaîtra, lui qui aime tellement lutter contre l'establishment. Il contient en tout cas suffisamment de bons ingrédients pour qu'on puisse espérer passer un moment sympa.

J'écrivais plus haut que Morello occupe également le poste de guitariste sur cette BD. J'anticipe votre "ça y est il a craqué, maintenant il nous annonce qu'on fait une BD avec une guitare". Il s'agit là d'une autre petite particularité: Tom Morello fournira (gratuitement) une bande-son (si si !) pour accompagner la lecture. Avec le premier volume, c'est un titre issu de son dernier album qui sera offert, et par la suite ce seront des morceaux instrumentaux. Rappelons que Morello a déjà donné dans la bande-originale, puisqu'il a réalisé celle d'Iron Man (il y fait même un caméo).

Voilà donc en tout cas de quoi, pour ma part, espérer une traduction en français chez Delcourt, qui édite une partie du catalogue Dark Horse. Au pire, il restera l'import pour les plus anglophiles d'entre nous ;).

Pour en savoir plus, je vous invite à aller découvrir une bande-annonce vidéo alléchante sur le site de io9, et si vous n'êtes pas allergiques à l'anglais, vous pouvez également lire sur le même site l'interview de Tom Morello, où on apprend son passé insoupçonné de maître de jeu à Donjons et Dragon ;), et où il disserte sur la condition des esclaves Orques dans le Seigneur des Anneaux (on croirait du Kevin Smith :D).

(c) Dark Horse
EDIT du soir:
Je découvre via Superpouvoir.com qu'en plus, un autre artiste que j'adore, Shepard Fairey, a réalisé une couverture alternative. Il faut dire que Tom Morello a quelques bons copains ;).

(c) Dark Horse

lundi 26 septembre 2011

[Humeur] Aquablue tome 1, édition originale: je l'ai !!!

Aujourd'hui, pas de chronique (c'est en préparation), mais juste un petit billet pour partager ma joie de collectionneur.

En effet, j'ai reçu aujourd'hui mon graal de bédéphile: Aquablue tome 1, en édition originale (la couverture est différente), en état neuf. Tellement neuf que j'ai dû acheter des BD récentes en librairie en moins bon état. Sauf que cet Aquablue date de 1988 !

Cela faisait presque 15 ans que je la cherchais. Non pas que je ne l'aie jamais rencontrée sur mon passage auparavant, mais là, merci ebay, je l'ai trouvée pour une somme raisonnable (je n'aurais pas aimé être à la place du vendeur :D), en parfait état. De plus il s'agit, pour les connaisseurs, de la version la plus rare, avec le pelliculage lisse.

Vous l'aurez deviné, pour vouloir cet ouvrage, je dois être fan d'Aquablue et de Vatine. Alors en fait, j'aimais beaucoup Aquablue à la base, et cela m'a transformé en inconditionnel d'Olivier Vatine. J'ai eu l'immense honneur d'ailleurs de le rencontrer plusieurs fois, dont une fois chez lui (dans cet immense paradis qu'est son atelier) pour un entretien qui m'a servi pour rédiger la biographie qui figure dans son art-book Pink Planet. (*fierté non dissimulée*).

Donc, voilà, j'ai un attachement particulier pour cette série, parce que lorsque je l'ai lue [mode vieux con on] à l'époque, elle représentait tout ce que j'attendais en terme de BD. Un univers de SF, décomplexé, plein de clins d'oeil, au dessin novateur. Vatine a d'ailleurs été par la suite un véritable modèle pour tout un tas de jeunes dessinateurs. 

Cette BD est un jalon important dans mes goûts actuels pour la SF. Même si aujourd'hui la série a perdu de sa superbe (il est loin le niveau de l'exceptionnel tome 4, autre révélation/révolution à sa sortie), je ne peux m'empêcher de toujours la suivre du coin de l'oeil (bientôt un autre billet à ce sujet d'ailleurs...).

Allez, j'arrête ce petit hors-sujet, un peu "3615 c'est ta vie", et je retourne bosser lire. Mais sachez-le, vous n'avez pas fini d'entendre parler de Vatine, et aussi d'Aquablue...

jeudi 22 septembre 2011

[Avis] Urban T.1 "Les Règles du Jeu" de Brunschwig & Ricci aux éditions Futuropolis

Enchaîner les bonnes lectures, cela fait toujours plaisir. Je dois être sous une bonne étoile en ce moment, car c'est encore le cas avec cette nouveauté qui vient de paraître chez Futuropolis.

La génèse d'Urban est un peu particulière. D'une part, il s'agit de la refonte d'une série avortée au premier tome (alors intitulée Urban Games), à la fin des années 90. D'autre part, il a fallu 12 ans à son géniteur, Luc Brunschwig (qui a depuis assis sa réputation de scénariste de renom), pour remettre à flot ce projet qui lui tenait tant à coeur (l'idée de départ date de 1983 !). Après plusieurs essais, il y est parvenu, et c'est du résultat dont on va traiter ci-après.

Je fais d'abord un petit apparté pour dire que déjà, rien que livre en tant qu'objet m'a séduit lorsque je l'ai pris sur la pile de nouveauté chez le libraire. Je tire mon chapeau à l'éditeur qui a réalisé un bel ouvrage, avec cette BD (très) grand format, au dos rond qui sort de l'ordinaire, et au pelliculage mat & verni sélectif qui est toujours du plus bel effet. Un petit bémol (je pinaille): pour avoir découvert la couverture "entière" ici, je trouve qu'on aurait pu mieux faire pour profiter plus encore de la superbe réalisation de Roberto Ricci. Bon j'avoue que si je ne l'avais pas vue, je n'aurais peut-être rien eu à redire sur cette maquette. Bref, revenons à nos moutons.

Les tomes 1 en BD, on le sait, sont rarement enthousiasmants. Au mieux nous présentent-ils bien gentiment les personnages et leur univers, au pire on s'ennuie ferme car l'histoire ne s'emballe que lors des deux-trois dernières pages... Avec Urban, on est en dehors des deux cas de figure: il y a de la lecture, de la vraie. Ca paraît idiot, mais beaucoup de scénaristes perdent ça de vue dans les tomes 1.

(c) Futuropolis, Brunschwig / Ricci


Avant même de découvrir le héros de ce premier opus, on découvre avant tout une ville. Une mégalopole même: Monplaisir. Ville de débauche, ville de tous les excès, ville où le jeu et l'amusement priment sur tout le reste. Monplaisir a été créée par un personnage mystérieux: Springy Fool, sorte d'Oncle Sam déjanté, qui régit la ville comme un présentateur de Cirque, appuyé d'A.L.I.C.E., un système virtuel omniprésent et omnipotent, qui voit tout, entend tout, et contrôle tout...

Au début de l'album entre en scène Zachary Buzz, Zach pour les intimes, un bon gars venu de la campagne profonde, qui rêve de devenir agent de police. Attention, pas ilotier dans le quartier du coin ! Non, ce dont il rêve, c'est de devenir un policier star, tendance justicier. Comme l'idole de son enfance, Overtime, que l'on croise à de nombreuses reprises dans cet album...

(c) Futuropolis, Brunschwig / Ricci

C'est ainsi qu'un beau jour de décembre 2058, il débarque à Monplaisir, où la justice est mise en scène façon "TV show", terrain de jeu idéal pour un justicier. Zach entre donc à l'académie de police locale, plein d'espoirs et d'illusions, qui vont vite être confrontés à la réalité: à Monplaisir, on ne s'intéresse pas aux petits délits, mais plutôt aux grandes affaires criminelles, plus propices au spectacle, et donc à capter l'attention d'un public qui ne vit que pour l'amusement. Monplaisir n'est pas une sorte de Las Vegas puissance 1000 pour rien...

Un an plus tard, alors que s'achève sa formation au terme de laquelle il pourrait être désigné nouvel interceptor (super-flic de la cité), Zach échoue face à Isham, son rival. C'est donc à ce dernier qu'incombe la prochaine arrestation, transformée comme à chaque fois, en traque télévisée, retransmise sur tous les écrans de la ville. Comment Zach se serait-il débrouillé face à la situation, et se serait-il mieux prêté qu'Isham au jeu de la poursuite spéctaculaire d'un célèbre tueur à gage ? Alors que Zach rentre chez lui ruminer ses espoirs déçus, on va vite comprendre que la police-spectacle, c'est peut-être aussi bien qu'il ait pu y échapper...

Comme je le disais plus haut, ce premier tome sort du lot, et on sent qu'il est écrit par un scénariste rompu aux histoires bien ficelées. Sur ce premier tome, il parvient à la fois à nous présenter un personnage attachant, par sa naïveté, et surtout à nous montrer comment fonctionne Monplaisir, le tout habillé autour d'une folle course-poursuite qui occupe tout le dernier tiers de l'album. Mais l'intérêt réside surtout dans la mise en scène de tout ceci: les auteurs se font plaisir avec de savantes mises en abyme, des couleurs qui basculent parfois  du mode "à l'ancienne" au mode "assistance informatique" pour simuler le passage à un dessin animé, toutes les techniques sont bonnes pour dynamiser le récit. Ils vont parfois même jusqu'à jouer avec le lecteur, en le faisant inconsciemment participer à l'histoire (oui, on se surprend à parier aussi sur l'issu de la première course-poursuite d'Isham). Une fois la lecture terminée, il pourra revenir dessus pour tenter de décortiquer les dessins et y trouver les clins d'oeil et autres références que Roberto Ricci a disséminés au long de l'album.

Ricci, justement, parlons-en. Le travail réalisé par ce dessinateur italien est réellement superbe, associant à la fois un style original, une mise en couleur magnifique, et des éclairages maîtrisés. Sur ce dernier point d'ailleurs, on jurerait que le directeur photo de Blade Runner est passé pour la mise en lumière de certaines décors (notamment l'appartement de Zach). On sent à la lecture de l'album que Roberto Ricci s'est amusé à le dessiner, avec tous ces petits détails cachés partout. Son univers est réussi, la ville est grandiose, et aucune case ne cède à la paresse et/ou facilité.

(c) Futuropolis, Brunschwig / Ricci

Vous l'aurez donc compris, une nouvelle fois je vous invite fortement à jeter un oeil sur cet excellente BD. Cela va être fichtrement long d'attendre la suite, mais quand on voit le travail fourni, il est évident  qu'il faudra bien plus de 6 mois pour tenir le tome 2 entre les mains...

Pour en découvrir plus:
  • la preview de l'album, avec les premières pages, sur BDGest
  • le blog du dessinateur Roberto Ricci
  • une interview de Luc Brunschwig sur Scene-ario
Note finale:
Un premier tome qui laisse présager le meilleur. Un univers unique, un personnage attachant, un scénario bien ficelé, et un dessin magnifique, du tout bon !

vendredi 16 septembre 2011

[Avis] Khaal, Chroniques d'Un Empereur Galactique, Livre 1er de Louis & Sécher aux éditions Soleil

Khaal est un tyran à classer sans sourciller dans la catégorie "pourris de la pire espèce". Il régit d'une main de fer la clan des humains d'E.T.H.E.R, une prison volante perdue aux confins de l'Espace. Il est du genre qu'il ne faut pas venir chatouiller, sous peine de voir sa tête tranchée et exhibée au peuple comme macabre trophée, afin d'entretenir sa peur...

Avec le temps et l'oubli, E.T.H.E.R est devenu un monde autonome, avec ses propres règles, où l'on vit "à la dure". Il faut dire que les gars que l'ont a collés dans cette prison n'étaient pas des tendres, et leur descendance a su suivre l'exemple. Ses habitants sont divisés en trois groupes. D'un côté nous avons les Humains. Puis viennent les Psycogs, sortes d'hommes-serpents maniant à l'extrême l'art de la télépathie. Et enfin les Ethérés, créatures humanoïdes ayant la faculté de jouer les passe-murailles.

Ces trois factions, antagonistes sur le fond, sont obligées de vivre ensemble par la force des choses. Les pernicieux ingénieux créateurs d'E.T.H.E.R. ont conçu un système qui met tout le monde d'accord, en apparence: pour avoir accès aux machines agricoles permettant l'exploitation des ressources pour la survie des habitants de la prison, il faut un  membre de chaque espèce à la mise en marche des engins.

Cette astuce a permis d'entretenir jusqu'ici un équilibre précaire, sur le point d'être rompu. Khaal, galvanisé par ses congénères qui doutent de sa soif de conquête, s'apprête à mener l’assaut sur les autres factions, car il sait comment plier tout ce joli monde sous son joug. Et puis il faut qu'il entretienne la légende, qu'il montre qui est le Chef !

Dans l'ombre, les autres factions complotent également contre lui, conscientes de la menace qu'il représente, d'autant qu'avec ses étranges pouvoirs, il semble difficile à mettre hors de combat. Alors que chacun rivalise de traitrise afin de prendre le pouvoir, un vaisseau s'approche d'E.T.H.E.R., et le personnel navigant de l'esquif n'a pas l'air spécialement disposé à faire ami-ami avec nos chers prisonniers intersidéraux... Il va peut-être falloir mettre de côté les rivalités pour un moment...


Attention, grosse série en vue ! Pour un premier tome, le duo Louis / Sécher frappe fort, avec à la fois un scénario maîtrisé, et un dessin époustouflant.

Stéphane Louis nous livre une histoire fluide, à la narration claire. Chaque faction est bien identifiée, et les rapports qu'elles entretiennent sont parfaitement exposés. Il aurait été facile de tomber dans l'écueil des conflits politico-guerriers, au lieu de cela on saisit tous les tenants et les aboutissants des complots ourdis dans l'ombre... Khaal me fait énormément penser à Riddick (encore lui !), ce qui forcément chez moi apporte un intérêt supplémentaire. J'aime ce type de personnage, grosse brute sur les bords, avec des pouvoirs à en faire pâlir plus d'un. J'aime quand le héros d'une histoire est un pur salaud. Là au moins, le concept est poussé, car notre cher Khaal est un modèle de perfidie, de fourberie, et sa brutalité n'a d'égal que sa soif de pouvoir. Ce premier tome est l'occasion de nous montrer son ascension, et illustre clairement le sous-titre de la série "Chroniques d'un Empereur".

Côté dessin, certains jugeront le trait trop réaliste, trop figé. Pour ma part, je trouve cela juste magnifique, et parfaitement en adéquation avec la grandiloquence du personnage. Il fallait que cela fasse grande fresque historique, et c'est l'atmosphère qui ressort des somptueuses planches que nous livre Valentin Sécher. Et puis ses extra-terrestres sont de toute beauté, leur design respire la classe (intergalactique).


Voilà autant de raisons qui m'encouragent à vous conseiller ce premier tome. Une histoire qui conviendra aux amateurs de space-opera "couillu". A noter que l'histoire complète tiendra en un triptyque. C'est toujours bon de savoir à l'avance où l'on va.

Note finale:
Un premier tome qui pose les bases d'une grande épopée de Space-Opera, dont le héros n'en est pas un. Ici, c'est le bad guy que l'on suit, et ça change ! Un  excellent scénario, mis en valeur par un dessin tout aussi excellent, un duo qui, je l'espère, tiendra le temps de nombreux albums !

[Humeur] Et si Star Wars, c'était vrai ?

Quel meilleur coup de pub pour Tonton George, alors que les blu-rays Star Wars envahissent les rayons vidéo de vos échoppes préférées ? Il est de ces coïncidences tout de même !

En effet le télescope américain Kepler a permis de découvrir l'existence "pour de vrai" d'une planète qui, comme celle dont Luke Skywalker est originaire, profite du rayonnement de deux soleils !

Bon la ressemblance n'est pas parfaite, (les gars du merchandising repasseront ! :D), puisqu'en lieu et place de la désertique Tatooine, nous avons le droit à une planète glaciale où il ferait entre -73° et -100°...

Tataouine, Tunisie Tatooine, République (c) Tonton George
Source: planet-techno-science

[Humeur] Quand Spielberg et Ford taclent gentiment Lucas... :D

photo (c) Los Angeles Times
Une petite brève, comme ça, entre deux chroniques, car j'ai bien aimé l'esprit taquin dont ont fait preuve les sieurs Spielberg et Ford lors d'une récente projection des Aventuriers de l'Arche Perdue.

Pour les 30 ans de ce grand classique, les deux compères étaient réunis face à un public d’aficionados, et le duo a su  intelligemment reconquérir leurs coeurs après l'affreux Indiana Jones 4.

Quoi de mieux pour cela que de taper un poil sur George Lucas, sport à la mode ces temps-ci avec la ressortie en blu-ray des deux trilogies Star Wars.

Au détour d'un question-réponse, on apprend que la saga d'Indy va faire refaire surface, elle aussi, sur les galettes HD à boîte bleue, très certainement en 2012. Spielberg a glissé au passage qu'il n'altèrerait pas les films pour leur ressortie, et qu'il n'ajouterait pas de dialogues additionnels(1), provocant l'hilarité d'une partie de l'auditoire ;).

Un peu plus tard, à l'inéluctable question sur l'éventuel retour d'Indiana Jones pour un 5ème opus, Spielberg et Ford répondent qu'ils sont partants (ça on le savait), et Ford d'ajouter "que cette fois-ci, il n'irait pas sur Mars"(2), provocant là-encore les rires du public.

Au cours de ce rendez-vous, Spielberg est également revenu sur E.T. On sait qu'il a déjà publiquement reconnu qu'il regrettait de l'avoir altéré lors de sa ressortie en 2002(3), et il a cette fois-ci demandé au public s'il avait toujours envie de cette fameuse version modifiée. Il avait bien entendu anticipé le grand "nooooonnnnn" que cette question a forcément généré. Il a alors rassuré tout le monde en affirmant qu'il réparerait cette erreur: seule la version cinéma d'origine verrait le jour en blu-ray ! Une bonne manière de fêter les 30 ans de notre petit extra-terrestre préféré l'année prochaine !

Bref, cela fait toujours plaisir de voir de grands noms humblement reconnaître leurs erreurs.

(1) en référence à la ressortie des 6 Star Wars en blu-ray, George Lucas a une nouvelle fois modifié son oeuvre, ajoutant des répliques supplémentaires, des sons en plus dans certaines séquences, en virant la marionnette de Yoda dans Episode I. Par contre, il n'a pas supprimé Jar-Jar Binks, ça non...

(2) en référence à la pitoyable fin d'Indiana Jones 4 (et je m'en fous si je vous la spoile, c'est tout ce qu'elle mérite), durant laquelle Indy rencontrait les petits hommes verts o_O'

(3) Spielberg, ayant certainement contracté la maladie auprès de son grand ami Lucas, avait notamment rajouté un E.T. qui court en CGI au début du film, et remplacé les armes des agents du FBI par des talkies-walkies vers la fin.


Source: Thedigitalbits

jeudi 15 septembre 2011

[Avis] Fragment T.1 de Takahashi aux éditions Delcourt

L'histoire de Fragment nous emmène dans un minuscule royaume encerclé par une muraille montagneuse infranchissable. Ce petit pays vit sous la menace d'être un jour enseveli par une neige qui ne cesse de tomber. Le soleil n'étant, littéralement, plus qu'une légende, il y a peu de chance qu'elle fonde un jour... Ce monde est divisé en deux parties, sobrement intitulées "Monde d'en haut" et "Monde d'en bas". Le pouvoir y est disputé par le Palais d'un côté, et la "Junte" de l'autre.

Le premier tome débute par l'attaque d'un train de marchandises du Palais par la Junte, à la recherche d'un "presköm". Il s'agit d'une personne à qui, en quelque sorte, il manque un fragment de la personnalité (cela peut se manifester, par exemple, par l'absence d'un certain type de sentiment). A la suite de l'attaque, le train explose, laissant derrière lui un incendie qui brûle toujours une année plus tard...

Nous faisons alors connaissance avec Icolo, petite princesse déchue agée de 13 ans. Elle vit avec son petit frère Mataku et sa grand-mère l'intendante Shah (aussi appelée Mémé), qui les élève depuis la disparition encore trouble de leurs parents. Icolo a aussi la particularité d'être une "presköm". Ils habitent une humble maisonnette située dans le "Monde d'en Haut". Afin d'assurer son statut de princesse et pour payer son éducation, Icolo effectue des tâches ménagères pour le compte des Conseillers, qui ont pris les rênes du pouvoir, et du Palais, en l'absence du Roi et de la Reine. C'est le monde à l'envers, en somme.

Tout bascule lorsqu'un étrange garçon fait brusquement irruption dans la maison, poursuivi par des hommes armés faisant partie de la "Junte". Ces derniers mettent à sac l'habitation pour retrouver le jeune fuyard, qui est lui aussi un presköm. Icolo fait donc connaissance de cet inconnu, dont la mémoire flanche tellement qu'il ne sait pas trop qui il est, et pourquoi il est poursuivi.
De fil en aiguille, pour mettre son petit frère à l'abri de la Junte menaçante, Icolo se voit fuir en compagnie du jeune garçon, en direction du "Monde d'en bas", accompagnée de la mascotte de la famille, un sorte de poupée-chat qui vole (sic), très bavarde, prénommée Noiraud. Tous ensemble se lancent dans un grand voyage vers l'inconnu, dans un monde froid et hostile... 

Dans la post-face, qui aurait certainement gagné à figurer, paradoxalement, en préambule, l'auteur prévient que c'est son premier manga destiné aux enfants. Il précise aussi que, bien que sachant comment il terminera l'histoire, il ne sait pas trop comment il cheminera dans son récit... C'est assez fidèle à ce qu'on ressent à la lecture de premier volume de Fragment. C'est très enfantin, malgré les thèmes abordés qui sonnent plutôt adultes, au point qu'on a souvent l'impression que les dialogues sont un poil niais, digne d'un RPG japonais infantilisant ;). Mais c'est aussi très confus, on a souvent du mal à saisir l'action, c'est assez brouillon. L'omni-présence des dialogues en rajoute à ce phénomène, couvrant régulièrement les trois-quarts des illustrations, parfois pour ne rien dire (saleté de chat volant qui la ramène toujours)...

En dépit de ces défauts, il subsiste un je-ne-sais-quoi qui titille le lecteur. L'ambiance est réussie, avec cet aspect "conte" que confère l'auteur à son univers, onirique à souhait. Le graphisme, bien qu'utilisant un peu trop souvent les personnages en SD (RPG jap', je vous dis !), est assez joli, avec un trait fin original, et des décors magnifiques, même s'ils sont rares...

Le monde dans lequel se déroule ce manga est assez intéressant aussi, Takashi en a travaillé le background, et nous distille des informations tout au long de l'histoire. On sent qu'il y a un potentiel, et qu'on pourrait bien avoir quelques bonnes surprises avec ces mystérieux "presköm".

Bref, une fois n'est pas coutume, attendons la suite pour infirmer ou confirmer cette impression !


Note finale:
Un premier tome confus et attrayant à la fois, vraiment très agréable à l'oeil. Il y a du potentiel, mais il faudra plus de clarté, pour que le scénario se révèle intéressant par la suite. Et si l'auteur pouvait également tailler un peu dans les dialogues, ça serait un plus !

mardi 13 septembre 2011

[Avis] Dossier A T.7 "Les Anciens Accusateurs" de Uoto & Toshusai aux éditions Delcourt

Comme je le disais dans mon précédent billet sur la série, le tome 6 m'avait énormément déçu. Une lecture passablement ennuyeuse commençait à me faire douter que la quête de l'Atlantide pour laquelle Iriya parcourt le monde puisse aboutir un jour.

Heureusement, ce nouvel opus redresse la barre !

On y retrouve Iriya, qui termine son enquête sur le Lapin Rouge, une légende japonaise qui le met sur la piste d'un "atlantologue" nippon parti en Hongrie pendant la seconde guerre mondiale. Ce dernier pourrait bien avoir fait d'énormes découvertes en rapport avec l'emplacement de l'Atlantide. Mais dans l'ombre, l'organisation du "Vieux de la Montagne" veille à ce que personne ne s'approche trop près de la découverte de l'Atlantide depuis des millénaires. Et Iriya commence à se faire menaçant pour l'organisation...

C'est l'occasion pour les auteurs de nous replonger à fond dans l'aventure. Cette fois-ci, la menace du "Vieux de la Montagne" se fait plus sérieuse, et certains passages du manga lorgnent sur le thriller, au grand plaisir du lecteur. Notamment avec un séquence qui se déroule dans un hôtel, et que les auteurs ont particulièrement bien construite.

Au final, l'intérêt est relancé, même si au fond de nous, on ne peut s'empêcher de penser qu'Iriya a bien du mal à concrétiser ses recherches, et que ça traîne un peu...


Note finale:
Un tome qui renoue avec l'action, grâce à un ennemi qui se fait beaucoup plus présent et menaçant. L'intrigue s'étoffe, et dévoile encore quelques pistes supplémentaires sur l'emplacement de l'Atlantide.

lundi 12 septembre 2011

[Projet] Local trouvé !

L'avancement du projet se fait plus concret, avec un engagement, verbal, pris pour un local à Dieppe, en centre ville.

Il ne s'agit pas d'un endroit placé dans "l'hyper centre", mais il n'est malgré tout pas trop mal situé. Disons qu'il sera possible l'été d'aller acheter un bon bouquin, une bonne BD ou un bon manga en allant à la plage ;).

Il faut maintenant finaliser le prévisionnel et l'étude de marché (la galère !), en vue de la prochaine étape: la banque... 

Et le verdict final !

[Avis] Survivants T.1 "Episode 1" de Leo aux éditions Dargaud

Leo s'étant libéré du dessin de la série Kenya (il ne dessine pas sa suite Namibia), il se replonge dans les Mondes d'Aldébaran pour une deuxième série. Cette fois-ci, il ne s'agit pas d'un cycle qui fait suite à la série principale (il y a déjà Antarès pour cela), mais du démarrage d'une sorte de spin-off.

Pour Survivants, il a choisi de s'intéresser aux rescapés d'un accident survenu à bord du Tycho Brahe, parti de la Terre pour rejoindre Aldébaran. Alors que le vaisseau, qui comptait 25000 colons et 25 membres d'équipage, était en train de se désintégrer, un pilote est parvenu à se mettre à l'abri, avec un petit groupe de douze personnes, dans une navette de transfert. Direction: la première planète habitable à proximité.

Ainsi au terme d'un voyage en hibernation de six mois, nos passagers débarquent sur une planète sauvage, vierge de tout contact humain. Plantés au beau milieu d'une jungle luxuriante, ils tentent d'organiser leur survie et se répartissent l'exploration des alentours. Ils vont vite découvrir que la faune y est assez particulière, et que la planète pourrait bien être déjà occupée...

Leo fait (presque) un copier-coller d'Aldébaran, et la mayonnaise a un peu de mal à prendre dès le premier tome. Là où Aldébaran parvenait par son scénario réaliste et son bestiaire à faire oublier la raideur des personnages (et la mièvrerie de certaines relations entre les personnages), Survivants peine à s'élever au rang de sa série-mère. Leo tombe même dans un des écueils de la SF: la "sur-explication" permanente. L'auteur passe son temps à justifier telle ou telle théorie, tel ou tel choix, ou même tel ou tel comportement. Les dialogues sont souvent ridicules, et inutiles lorsqu'ils ne font que souligner une action... Côté dessin, cet album est clairement en-dessous de ce que Leo est capable de faire. Déjà, dès les premières pages, on n'a qu'une hâte: que les personnages sortent de cet horrible vaisseau (avec cette mise en couleur qu'on jurerait faite au feutre tant on en voit les "traces"). Et puis pour les décors, il ne s'est pas foulé, on jurerait la Terre.

Bref, que reste-t-il à apprécier ? La magie du bestiaire de Leo qui opère encore, même si cette fois-ci elle est sous-exploitée (pour l'instant). Dès que les personnages partent à l'aventure, cela fonctionne, on est pris dedans, et on a envie de savoir comment ils vont s'en sortir. On a quand même l'impression que cette planète a l'air un peu trop tranquille. Peut-être est-ce là tout l'art de Leo que de nous faire croire que ça va être facile pour les survivants ?

Personnellement, j'aime bien aussi le côté "journal de bord", avec ce narrateur qui nous raconte ce qu'il s'est passé depuis l'arrivée des survivants sur la planète. Cela colle parfaitement à l'aventure, et on peut s'imaginer que si ce narrateur a couché ces évènements dans un journal de bord, c'est justement pour expliquer comment ils en ont parvenus à une situation qui a probablement dégénéré plus tard...

On peut donc malgré tout espérer que la suite, débarrassée de cet album d'exposition nécessaire à tout démarrage, nous emmène vers un beau récit d'exploration comme Leo sait si bien les concocter, avec quelques surprises que nous réservera à coup sûr cette nouvelle planète...

Verdict dans moins d'un an (et oui, Leo alterne Antarés et Survivants, donc il faut patienter un peu).


Petit aparté pour ceux qui ont lu cet album:
Ne trouvez-vous pas que ce premier tome partage beaucoup de points communs avec Lost ?
  • Crash d'un avion (ici une navette)
  • Une grosse bête qui fait du bruit la nuit, mais qu'on ne voit pas
  • Groupe de survivants qui se disputent la place de chef
  • Exploration de la jungle en petits groupes
  • Personnages masculins qui se dispute l'attention d'une femme
  • De la fumée noire
  • Personnages qui se font mystérieusement enlever
  • Et des autochtones qui pourraient rappeler les Autres...
Je suis sûr qu'en cherchant bien, on en trouve d'autres...

Note finale:
 Leo cède à la facilité pour cette nouvelle série. Sans aucun doute, il comblera ses fans les plus inconditionnels. Mais les plus exigeants seront déçus, attendant la suite pour se faire une meilleure opinion.

jeudi 8 septembre 2011

[Humeur] J'écoute...



J'écoute beaucoup le dernier album de Cage The Elephant ces derniers temps, et je les apprécie encore plus depuis que je les ai vus en live récemment dans un festival. Un groupe plein d'énergie.
Voilà, fin du HS sonore ;).

mercredi 7 septembre 2011

[Avis] Déluge T.1 "Retour" de Pona & Hervàs aux éditions Soleil


A la suite d'un déluge sans fin, la Terre s'est inexorablement recouverte d'eau. Plus un seul continent ne fait surface, et les habitants se font rares. Les peuples sont divisés en factions antagonistes, et des mutations génétiques se sont opérées au fil du temps.

Jason évolue dans ce monde submergé, à bord de son vieux sous-marin, le Charley Patton. Il vit du recyclage d'épaves et de récupération de matériel divers. Si en plus il glane quelque chose datant d'avant le déluge, c'est le pactole assuré !

Il est tranquillement en train de pêcher, lorsqu'un cadeau inespéré lui tombe littéralement du ciel. Un énorme vaisseau s'écrase à la surface de la mer, et sombre dans les abîmes. Jason se frotte déjà les mains à l'idée de récupérer tout un tas de matos technologique sur l'épave, et aussi sec il fait plonger son sous-marin vers les profondeurs, décidé à "porter secours" aux éventuels survivants...

A bord du vaisseau, on découvre une armée de clônes entreposés sous couveuse. Mais seule une jeune fille dénommée Normaée parvient à être réveillée par l'ordinateur de bord. Pendant qu'elle est préparée en vue d'une mission qu'il lui faut à tout prix mener à bien, Jason parvient à pénétrer à l'intérieur de l'épave. Il tombe sur Normaée, désormais prête et "modifiée" pour faire face à ses impératifs. Alors que Jason s'apprête à faire le malin devant la belle, celle-ci a vite fait de mettre les choses au point. Elle lui démontre ses talents, en retournant la situation et en "convainquant" Jason de devenir son chauffeur pour le bon déroulement de sa mission. En route pour une destination secrète, et forcément périlleuse...


Bien entendu, un tel engin n'est pas passé inaperçu aux alentours, et déjà des hommes-poissons appartenant au Consortium de l'Acier sont envoyés à leur tour sur les lieux du crash, dans l'espoir d'y trouver, eux-aussi, quelque chose d'intéressant...

Quelle est donc cette mystérieuse mission confiée à Normaée ? Et dans quelle galère Jason s'est-il embarqué ?

Le démarrage d'une nouvelle série est toujours délicat. Ce premier tome s'en sort plutôt bien, et plante déjà le décor d'un univers fouillé. Les esprits chagrins diront peut-être même trop, pour une histoire qu'on annonce en deux tomes (au passage, on sait déjà que la suite verra bien le jour et qu'elle est déjà bien avancée). Gageons qu'en cas de succès, à mon avis fort probable, il sera possible aux auteurs d'exploiter à fond cet univers post-apocalyptique pour d'autres aventures. On ne va quand même pas reprocher à un scénariste de travailler l'arrière-plan de son récit ;).

Cet album est donc réussi dans l'ensemble, il y a un fort potentiel, même si on reste sur sa faim tant il y a de pistes lancées, dont on espère qu'elles auront le temps d'être développées dans le second tome.


En attendant, au programme de ce Déluge T1, de l'action vous en aurez, on ne s'ennuie pas. Le trait d'Hervàs est superbe, avec de très belles doubles-pages, et un découpage réussi. Pona (c'est un Rouennais, un peu de chauvinisme :P) nous livre un scénario prometteur, et j'espère qu'on lui donnera par la suite la possibilité de pousser cet univers plus loin que deux tomes.

Mention spéciale à la couverture, très accrocheuse. Bravo au dessinateur qui a su ne pas la négliger, on oublie souvent à quel point cela peut être décisif en terme d'impact sur les ventes ! Bravo aussi aux éditions Soleil pour la maquette de cette nouvelle collection Anticipation, c'est réussi, tout en sobriété et classe sous ce pelliculage mat et verni sélectif (la tranche est du plus bel effet aussi).

Note finale:
Une série qui démarre très bien, et pose les fondations d'un univers riche, avec des personnages qui s'imposent dès ce premier tome.

mardi 6 septembre 2011

[Humeur] Des nouvelles de Richard B. Riddick !

Je ne sais pas pourquoi, j'adore Riddick. J'aime ce type de personnage, anti-héros, tendance badass.

Bien qu'à la base je ne sois pas spécialement fan de la filmographie de Vin Diesel, j'ai malgré tout adhéré à la démarche de l'acteur, totalement investi par son personnage, et pas uniquement à l'écran.


Cela fait quelques années que Vin Diesel, et David Twohy (le réalisateur) entretiennent la flamme de Riddick, dans le but de donner envie à Universal de faire une suite.

Après le second opus, peut-être un peu trop prétentieux et ambitieux, les studios Universal ont coupé court à la saga, alors prévue sous la forme d'une trilogie. Des résultats décevants au box-office auront eu grâce de la franchise.

C'est là qu'intervient la sortie DVD du film, qui fait un véritable carton. La galette devient million seller aux USA. Les Chroniques de Riddick, au lieu de rencontrer son public dans les salles obscures, l'a trouvé dans les salons home-cinema. Le bouche à oreille a vite fait de vanter les qualités techniques du disque, et surtout qu'il propose un director's cut véritablement bénéfique au long-métrage (les scènes intégrées ajoutent du sens à l'histoire). Les ressorties suivantes n'ont fait que confirmer ce succès tardif, gonflant les recettes mondiales à un point tel qu'il était devenu difficile pour Universal de justifier son refus sur des bases purement comptables. Les Chroniques de Riddick a ainsi fait les beaux jours du HD-DVD, puis du Blu-ray, engrangeant les dollars qui avaient manqué lors de sa sortie ciné.

Durant les années qui ont suivi, David Twohy n'a pas chômé, continuant à développer une nouvelle aventure, espérant qu'un jour il pourrait la porter à l'écran. Le script a visiblement évolué au fil des années, car d'une suite directe aux Chroniques de Riddick, on semble désormais parti pour un retour aux sources façon Pitch Black. On nous promet de grosses bébêtes, plutôt féroces sur les bords, et pas forcément apprivoisables...

Vin Diesel, lui aussi, a porté le flambeau, en continuant à affirmer au fil des années son intérêt pour le personnage, qu'il adore. Il a même donné de sa personne pour le jeu vidéo Riddick et sa suite, réalisé par Starbreeze et son propre studio de jeu vidéo créé pour l'occasion, Tigon Studios (très bons jeux d'ailleurs, surtout le premier).

Toute cette animation a porté ses fruits, car la donne a changé récemment. Il faut remercier la franchise Fast And Furious, dont le succès des derniers opus a poussé à la hausse le cours du Diesel (^_^). Si bien qu'il est intéressant pour Universal de spéculer sur la valeur Riddick.

Depuis quelques mois, les choses s'activent, et on a appris presque officiellement (par Vin Diesel lui-même sur sa page Facebook qu'il anime en personne) qu'Universal a bien donné son accord pour une suite (le film semblait avoir reçu le feu vert des studios en février 2010, mais jusqu'à récemment, on n'avait plus de nouvelle). D'après le sieur Diesel, Riddick 3 rentrerait très bientôt en pré-production ! Hourrah !

Les bonnes nouvelles viennent rarement par paire, mais Riddick a une bonne étoile: Universal a donné son accord pour le développement d'un film R-Rated [interdit aux moins de 17ans non accompagnés] ! Là où David Twohy avait dû revoir sa copie pour rester dans le cadre du PG-13 [non conseillé aux moins de 13 ans] , cette fois-ci il a carte blanche ! Quand on sait à quel point les producteurs sont frileux vis à vis des films classé R (car pour eux cela signifie restriction potentielle du public), c'est tout de même un évènement ! Hollywood a constaté que cette classification R pouvait engendrer malgré tout des œuvres qui cartonnent au box office (merci The Hangover), et les productions "adultes" pullulent ces temps-ci (le Alien Prometheus de Ridley Scott, par exemple).

Il ne nous reste plus qu'à attendre patiemment (on a bien tenu jusque là)... En espérant que le film de déçoive pas...


lundi 5 septembre 2011

[Avis] Metronom' T.1: Tolérance Zéro de Corbeyran & Grun aux éditions Glénat

C'est à la sortie du tome 2 que j'ai craqué pour cette série.

Pitch accrocheur, [bien que trop réducteur en regard du travail effectué par le scénariste sur le background de l'histoire] dessin très attirant: tous les ingrédients d'une bonne série. Et puis un sacré parrain tout de même pour un lancement: Enki Bilal.

L'histoire débute dans un avenir pas si lointain, dont on sent qu'il pourrait facilement être une évolution de notre monde actuel. Corbeyran a bien su utiliser des éléments proches de notre quotidien, pour les transposer dans un futur où ils auraient pris une ampleur telle que notre société en serait devenue totallitaire.

L'ambiance est un peu orwellienne. L'Etat contrôle et régule tout, et annihile toute volonté de révolte. La liberté de pense est devenue une douce chimère: arts interdits, couvre-feu le soir, contraventions pour tout et n'importe quoi... Même le suicide, devenue plaie de la société par le coût prohibitif qu'il représente pour la communauté, est sur le point d'être interdit ! C'est pourtant la conséquence logique d'un tel régime répressif, et d'une société au sein de laquelle l'individu est broyé (ce n'est pas chez certaines grosses entreprises françaises qu'on vous dira le contraire). 


C'est dans ce marasme que l'on fait la connaissance d'une jeune femme, Lynn, qui cherche à savoir ce qu'est devenu son éboueur spatial de mari. Il tarde mystérieusement à revenir d'une banale mission de nettoyage orbital. Devant la difficulté à obtenir des informations auprès des autorités compétentes, elle se confie à un journaliste, Floréal. Ce dernier, un peu anarchique sur les bords, se propose d'utiliser ses contacts pour en savoir plus... C'est sans compter sur une sombre affaire de pamphlet, dont la métaphore illustrée qu'il présente est adressée ni plus ni moins qu'au Président. Or, il se pourrait bien que notre journaliste y soit mêlé. Et comme cet ouvrage artistique (un délit !) dérange jusque dans les plus hautes sphères politiques...

J'ai vraiment accroché à la lecture de ce premier album. L'histoire est fluide, clairement construite, et le boulot de présentation des personnages et de leur univers est parfaitement exécuté. Et Corbeyran se permet quelques clins d'oeil aux classiques du genre. On en redemande, et par chance, j'ai déjà le tome 2 sous la main !

Graphiquement, c'est MA-GNI-FIQUE ! Je ne connaissais pas la précédente collaboration de Corbeyran et Grun (La Conjuration d'Opale), et découvre donc le talent de ce dessinateur, clairement gros amateur de SF et fait pour ce domaine. L'architecture est maîtrisée, le design des engins également, le style des personnages (plutôt classique et réaliste) met réellement en valeur le scénario, contribuant au sérieux ressenti à la lecture de l'oeuvre. On est dans la SF, la vraie. Et la mise en couleur est le détail qui enfonce le clou (je dirais que c'est en couleur directe, mais je peux me tromper). De plus, à une époque où beaucoup de BD en général, et de SF en particulier, sont colorisées à l'ordinateur (même si c'est souvent très bien fait aussi), cela fait plaisir de tomber sur un album mis en couleur "à l'ancienne".

Bref, vous l'aurez compris, j'ai adoré (je me répète), un vrai coup de coeur !

Pour vous donner plus envie encore, voici la bande-annonce (superbe, bravo à celui qui l'a réalisée):

METRONOM T1 / Bande-annonce par GLENATBD

Note finale:
Un titre de SF exceptionnel, avec du fond, une très bonne histoire, qui fait honneur au genre. Le dessin n'est pas en reste, et élève cette BD au rang d'indispensable.