mardi 15 novembre 2011

[Avis] 12 Septembre tome 1 "Le Califat de Stockholm" de Seiter et Gabrielli aux éditions Glénat

Voici un album assez déconcertant... Après l'avoir refermé, je n'ai dans un premier temps pas su dire si j'avais aimé ou pas.

L'histoire débute quelques jours avant les évènements du 11 septembre 2011. Duncan Campbell, agent de la NSA, surveille un groupe de potentiels terroristes, menés par Ali Al-Kazim. Ils sont visiblement en train de préparer une opération importante. Duncan se fait malencontreusement repérer, et manque de mourir lorsqu'ils lui tirent dessus à coup de lance-roquette. Sa partenaire aura eu moins de chance que lui, en perdant la vie au cours de cette mission... Devant la stature des personnes impliquées dans l'affaire, l'enquête est reprise par la CIA, qui l'étouffe aussitôt pour ne pas froisser les susceptibilités de certaines puissances avec lesquelles les Etats-Unis entretiennent des rapports très (trop ?) étroits. Duncan, mis en vacances de force pour une période de six mois pour éviter qu'il ne fasse du remous, est persuadé d'avoir mis le nez dans une affaire de la plus haute importance. Il décide donc de mettre à profit ces "vacances" pour mener l'enquête en douce de son côté. Il reprend alors sa filature et de fil en aiguille se retrouve à bord d'un avion en compagnie de deux terroristes, dont d'Ali Al-Kazim... Et devinez la date de ce trajet en avion ? Je vous le donne en mille: un certain 11 septembre 2001...

[petit encart à ne lire que si vous souhaitez connaître la particularité du scénario de cet album, mais qui dévoile une grosse surprise]
Dans l'avion, le commandant de bord apprend en cours de vol que les Twin Towers de Manhattan ont été attaquées, et décide de l'annoncer à ses passagers. Duncan, dans un coup de nerf, s'en prend au terroriste qui accompagne Ali Al-Kazim, qui porte sur lui deux flacons de nitroglycérine. Cet explosif étant fortement instable, cela provoque ainsi une déflagration à bord, et l'avion s'abîme en mer. Par miracle, Duncan s'en sort, et lorsqu'il regagne la surface, il est recueilli par une galère française du quinzième siècle...
Sur le fond, cet album peut avoir du potentiel, car l'idée exploitée dans sa seconde moitié peut s'avérer payante par son originalité. Peut-être l'est-elle même un peu trop d'ailleurs, car cela m'a été difficile d'y adhérer. Je n'ai pourtant pas d'a priori, d'autant que cela rappelle Lost, dont je fus fan (jusqu'à ce que j'en vois la fin). Et puis d'ordinaire j'aime bien les trucs à base d'uchronie. Peut-être cela vient-il du trop fort contraste avec la partie espionnage du début d'album...

(c) Seiter / Gabrielli - Glénat

Sur la forme, j'ai eu beaucoup de mal avec certaines planches. Très honnêtement, la première est tout particulièrement horrible, au point qu'elle pourrait faire refermer l'album. Les suivantes ne sont pas formidables non plus. Le problème ne vient pas des personnages (à ce propos d'ailleurs, Ali Al-Kazim a des airs prononcés de Saïd, de Lost), qui sont correctement dessinés, mais des décors, parfois ratés (Manhattan à l'horizon, par exemple). Heureusement, cela progresse énormément passé le premier tiers de l'album, comme si l'auteur devenait plus à l'aise.

Ensuite, le scénario est un peu exposé façon "old school"; beaucoup d'encarts expliquent ce qu'il se passe dans la case. C'est parfois agaçant car on a l'impression d'être pris par la main par le scénariste, comme si on n'était pas capable de comprendre l'histoire, mais bon c'est une façon de faire que certains lecteurs apprécient. De toute façon, petit à petit on s'habitue et certaines de ces cases apportent même finalement des informations que ne véhiculeraient pas forcément les dessins. Il y a aussi quelques points qui m'ont chagriné dans cet album, notamment au début, lorsqu'un terroriste peut tirer tranquillement au lance roquette sur une embarcation, sans qu'on vienne l'ennuyer. Ok certes la CIA a du pouvoir, mais quand même... De plus, le héros survit donc une première fois à ce tir de roquette, et plus tard dans l'album, il s'en sort lorsque son avion s'écrase en plein milieu de l'océan, après une explosion (ou bien est-il vraiment vivant ? ah ah ?...). Bon, on a vu bien pire dans mon nombre d'histoires du même genre, mais quand même !

Impossible en tout cas de porter un jugement final sur la base de ce premier tome, seul le second pourra confirmer si le coup tenté par les auteurs est payant ou non. Pour l'instant, mon avis est mitigé...

Note finale:
Un album qui commence comme un thriller d'espionnage, et qui se termine en aventure historique, comme est-ce possible ? Un pari osé. Mais pourquoi pas ?

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