mercredi 30 novembre 2011

[Projet] Une petite pause s'impose

Je souhaitais juste informer mes éventuels lecteurs de ne pas s'étonner s'il y a peu de mises à jours pendant quelques temps.

Il se trouve que mon projet vient de tomber à l'eau ce week-end. Au moment même où j'avais trouvé des financements, et alors que tout allait être OK grâce à l'obtention d'un prêt NACRE et des garanties qui vont avec, mon local a été loué à quelqu'un d'autre.

Cela s'est littéralement joué à quelques jours, puisque la propriétaire de ce local signe ce jeudi 1/12, jour où je passais devant un comité m'accordant les aides pour le montage de mon projet (et dont les banques attendaient le feu vert)...

Donc ces derniers jours, j'ai un peu de mal à venir ici faire quelques chroniques, sur ce blog qui est de celui de ma future boutique.

Ceci dit, cela ne sera que temporaire, j'ai encore du contenu d'avance non mis en ligne, mais là je dois me consacrer à la recherche d'un nouveau local en urgence.

Bien entendu, je me réserve le droit d'être totalement incohérent avec moi-même, et reprendre mes posts plus tôt que prévu si l'envie me revient...

A plus !

vendredi 25 novembre 2011

[Avis] Noé Tome 1 "Pour la Cruauté des Hommes" de Aronofsky, Handel et Henrichon aux éditions Le Lombard

Noé, descendant d'Adam, vit dans un monde désolé, aux terres arides et inhospitalières. La raréfaction des ressources y a exacerbé la barbarie enfouie au plus profond de l'Homme, et il serait bien temps qu'un châtiment arrive remette les choses en place. Noé souffre de visions, qui lui annoncent une grande catastrophe, sous la forme d'un déluge. Lui qui autrefois fut un Mage reconnu et influent, décide de tenter de prévenir ses congénères. Mais devant les railleries et la violence de ces derniers, il renonce à les sauver, persuadé que le but du Créateur est peut-être justement de les soumettre au jugement dernier... Noé se met en route pour le Mont Ararat, où il pourra se mettre à l'abri avec sa femme et ses enfants. De là bas, il pourra mettre en œuvre son choix: préserver les animaux. Mais pour rejoindre cet endroit, il doit traverser le domaine des Gardiens, ces géants qui ne portent guère l'Homme en leur coeur...

Pour la deuxième fois, après The Fountain, Darren Aronofsky, célèbre cinéaste, s'essaie à la BD. Cette fois-ci il nous en livre une à l'aspect très européen, aussi bien par le graphisme que par le découpage du dessinateur Niko Henrichon.

Noé est un album qui, à défaut d'être transcendant, se révèle d'une agréable lecture. Pour l'apprécier, il faut finalement s'intéresser à ce qu'Aronofsky tente de faire avec le mythe de Noé, qui est certainement un des personnages bibliques les plus connus, même pour les lecteurs athées et sans culture religieuse comme moi (cela m'a finalement certainement permis de mieux apprécier le scénario). On ne parle pas ici d'une adaptation littérale du mythe (encore heureux), mais plutôt d'une relecture de ce dernier.

(c) Aranofsky - Handel - Henrichon / Le Lombard
En lisant cet album, on subit un peu ce que j'appelle le syndrome Titanic, c'est à dire qu'on imagine un peu comment va se dérouler l'histoire. Donc, un peu à la manière du film de Cameron, c'est le chemin emprunté qui fait la différence. En l'occurrence, la transposition du mythe de Noé sur une Terre à la sauce médiévale-fantastique est assez réussie. On y trouve l'aspect grandiose à la fois dans le texte et dans les grandes cases faisant la part belle aux décors. Le clou est vraiment enfoncé par la qualité graphique de l'ensemble. Le trait d'Henrichon est superbe (par contre, pour parler purement de l'impression de l'ouvrage, on a le sentiment que la reproduction est parfois floue), sa mise en couleur l'est tout autant. Le monde qu'ont mis en place les auteurs parvient à faire oublier la dimension biblique de l'histoire, ce qui pour ma part est un critère de soulagement, car j'ai un peu de mal avec tout ce qui est religieux... Ceci dit, je trouve que le peu d'éléments bibliques qu'il reste, on aurait pu s'en passer. Car on croirait que l'on cherche à nous rappeler régulièrement qu'il s'agit bien de l'adaptation de l'histoire de Noé qu'on est en train de lire. Cela aurait tout aussi bien fonctionné en racontant l'histoire comme n'importe quelle autre, sans ces "panneaux de signalisation"... De toute manière, rien que le titre annonçait la couleur...

Autre aspect, dans l'air du temps: l'arrière-plan un peu écolo. L'histoire bénéficie d'une certaine résonnance contemporaine, en lien avec que ce l'Homme fait de sa planète, en épuisant la moindre de ses ressources. Heureusement, ce discours là n'est pas asséné lourdement, disons que c'est un petit plus qui apporte un peu de profondeur au propos, pour ceux qui en cherchent (bon et là, il ne fallait pas aller bien loin).

(c) Aranofsky - Handel - Henrichon / Le Lombard
En tout cas, la forte pagination de l'ensemble permet d'obtenir un premier tome bien construit, dont on a envie de connaître la suite, pour voir si finalement Aronofsky et Handel ne vont pas bifurquer un peu en cours de route, et prendre encore plus de liberté avec le mythe, histoire qu'on accroche un peu plus. J'ai beaucoup apprécié la dernière partie de l'album, qui me paraît être la plus inventive, avec une des plus belles séquences: la chute des anges sur Terre.

A noter pour l'anecdote que Noé était, jusqu'à il y a encore peu, une histoire que Darren Aronofsky projetait d'adapter au cinéma depuis un moment. Il avait semble-t-il choisit d'en faire une BD, faute de pouvoir en trouver le financement. Le Lombard a réalisé un bon coup en éditant cette BD (première mondiale en France, l'album ne sortant aux USA que l'année prochaine), et ils ont eu la chance côté timing, puisque début octobre, juste avant la parution de Noé chez nous, on a appris que la Paramount a signé un deal pour porter la BD à l'écran, avec un script repris sous la houlette de John Logan (Gladiator, Le Dernier Samouraï). Le but, apparemment, est de réaliser un film-catastrophe démesuré, à la "Roland Emmerich" (euh, bof la référence) dixit Aronofsky himself. En attendant, la BD s'étalera sur quatre albums, dont le dernier devrait paraître en 2014. Le film quant à lui, devrait entrer en production au printemps 2012, avec une sortie envisagée pour l'été 2013.


Pour terminer, une bande-annonce promo pour ce tome 1 de Noé:


Note finale:
Une relecture du mythe de Noé assez réussie, qui vaut pour le moment le détour surtout d'un point de vue graphique, le scénario ne devenant vraiment prenant que sur le dernier quart de l'album. Ceci dit, cela préfigure d'un second album intéressant si la suite reste de cet acabit.

mercredi 23 novembre 2011

[Humeur] Le générique d'Ulysse 31 réinterprété en live

Réalisée à partir du générique d'Ulysse 31 version anglaise, voici une petite vidéo sympathique pour ceux qui, comme moi, ont été marqués par ce dessin animé lorsqu'ils étaient petits...


On n'est d'accord, ça ne sert à rien, si ce n'est à faire passer 2mn30s à rien faire devant son PC, le tout saupoudré d'une pointe de nostalgie... Mais ça ne fait de mal à personne...

jeudi 17 novembre 2011

[Avis] Bludzee de Trondheim aux éditions Delcourt

Bludzee est un petit chat noir qui s'ennuie, seul dans un appartement. Son maître n'a pas réapparu depuis un bon moment, et le chaton regarde sa réserve de croquettes diminuer inexorablement. Pour passer le temps, il explore l'appartement, chasse les mouches, chatte sur Facebook... Mais lorsque son stock de nourriture tombe à zéro, il doit partir à l'aventure, en dehors de l'appartement. C'est là qu'il va apprendre de fil en aiguille que son maître est un tueur à gage, qui l'a enlevé à sa mère pour ses griffes d'une longueur sans commune mesure. En effet, il forme les chatons à devenir des véritables armes meurtrières, et Bludzee est gâté par la nature avec ses griffes qui tiennent plus de Wolverine que de Garfield. Désormais libre, le chaton veut échapper à son destin de tueur, et retrouver sa mère. Au cours de cette grande aventure, il va croiser le chemin de créatures hautes en couleur, grâce auxquelles il va découvrir que dans la vraie vie, c'est chacun pour soi...

(c) Trondheim - Delcourt
Me revoilà donc en train de chroniquer un album de Trondheim. On  va croire que je fais une fixette sur lui, ce qui je l'avoue, est un peu le cas. Je suis rarement déçu par ses oeuvres, donc tant que je gagne, je joue. Bludzee ne fera pas exception, j'ai tout simplement adoré. C'est purement le genre de BD dont on peut lire quelques strips à la volée quant on a un moment de libre. On est certain de se marrer, ou au pire, de sourire.

Pas évident ceci dit de le résumer, tellement cet ouvrage regorge d'inventivité. C'est un mélange assez détonnant d'humour absurde, de dessins mignons, et de séquences gores (j'ai parfois pensé à Happy Tree Friends pour le côté "mort stupide" de certains assassinats).

(c) Trondheim - Delcourt
Cela est certainement dû à sa genèse, un peu particulière. Bludzee est en fait à la base un projet de Trondheim qui consistait à faire paraître un strip de six cases tous les jours pendant un an, via une application pour smartphone. Du coup, on sent l'histoire évoluer au fil des jours, partant dans une direction, puis dans une autre, toujours avec une trame conductrice, mais visiblement au gré des envies de son géniteur, pour le plus grand bien des lecteurs. Jamais on ne s'ennuie, on se marre à chaque strip, et Trondheim réussit le véritable tour de force de nous livrer quand même une histoire qui tient très bien la route, avec 365 gags ! Très fort. Du coup, à 25€ l'album (ce qui peut paraître cher de prime abord), on en a vraiment pour son argent, car c'est assez long à lire et on passe un super moment. Les gags sont très bien sentis, et d'ailleurs ils transparaissent vraiment que Lewis Trondheim s'y connait en comportement félin. J'ai parfois cru qu'il s'était inspiré de mon chat pour les gags, mais je crois que surtout que tous les chats font le même genre de conneries, et ceux de Mr Trondheim probablement aussi...

Une petite bande-annonce:


J'ai cru comprendre qu'un projet d'animation a été envisagé un temps (peut-être l'est-il toujours d'ailleurs), et c'est vrai qu'on se surprend à penser que Bludzee correspondrait tout à fait au héros d'un format court. Au final, c'est Markus, un congénère chat-assassin qui a les honneurs. Un bon choix car c'est un des personnages les plus croustillants que croise Bludzee.

Voici le pilote réalisé à l'époque pour démarcher les producteurs (pour ma part, je trouve la BD plus drôle que ce dessin animé, mais l'esprit y est):



Note finale:
Un incontournable de Trondheim, qui plaira à tous les publics (bon ok, ce n'est pas pour les gamins), y compris à ceux qui ne sont pas forcément pas fans de l'auteur. Un moment de franche rigolade. On en redemande !

mardi 15 novembre 2011

[Avis] 12 Septembre tome 1 "Le Califat de Stockholm" de Seiter et Gabrielli aux éditions Glénat

Voici un album assez déconcertant... Après l'avoir refermé, je n'ai dans un premier temps pas su dire si j'avais aimé ou pas.

L'histoire débute quelques jours avant les évènements du 11 septembre 2011. Duncan Campbell, agent de la NSA, surveille un groupe de potentiels terroristes, menés par Ali Al-Kazim. Ils sont visiblement en train de préparer une opération importante. Duncan se fait malencontreusement repérer, et manque de mourir lorsqu'ils lui tirent dessus à coup de lance-roquette. Sa partenaire aura eu moins de chance que lui, en perdant la vie au cours de cette mission... Devant la stature des personnes impliquées dans l'affaire, l'enquête est reprise par la CIA, qui l'étouffe aussitôt pour ne pas froisser les susceptibilités de certaines puissances avec lesquelles les Etats-Unis entretiennent des rapports très (trop ?) étroits. Duncan, mis en vacances de force pour une période de six mois pour éviter qu'il ne fasse du remous, est persuadé d'avoir mis le nez dans une affaire de la plus haute importance. Il décide donc de mettre à profit ces "vacances" pour mener l'enquête en douce de son côté. Il reprend alors sa filature et de fil en aiguille se retrouve à bord d'un avion en compagnie de deux terroristes, dont d'Ali Al-Kazim... Et devinez la date de ce trajet en avion ? Je vous le donne en mille: un certain 11 septembre 2001...

[petit encart à ne lire que si vous souhaitez connaître la particularité du scénario de cet album, mais qui dévoile une grosse surprise]
Dans l'avion, le commandant de bord apprend en cours de vol que les Twin Towers de Manhattan ont été attaquées, et décide de l'annoncer à ses passagers. Duncan, dans un coup de nerf, s'en prend au terroriste qui accompagne Ali Al-Kazim, qui porte sur lui deux flacons de nitroglycérine. Cet explosif étant fortement instable, cela provoque ainsi une déflagration à bord, et l'avion s'abîme en mer. Par miracle, Duncan s'en sort, et lorsqu'il regagne la surface, il est recueilli par une galère française du quinzième siècle...
Sur le fond, cet album peut avoir du potentiel, car l'idée exploitée dans sa seconde moitié peut s'avérer payante par son originalité. Peut-être l'est-elle même un peu trop d'ailleurs, car cela m'a été difficile d'y adhérer. Je n'ai pourtant pas d'a priori, d'autant que cela rappelle Lost, dont je fus fan (jusqu'à ce que j'en vois la fin). Et puis d'ordinaire j'aime bien les trucs à base d'uchronie. Peut-être cela vient-il du trop fort contraste avec la partie espionnage du début d'album...

(c) Seiter / Gabrielli - Glénat

Sur la forme, j'ai eu beaucoup de mal avec certaines planches. Très honnêtement, la première est tout particulièrement horrible, au point qu'elle pourrait faire refermer l'album. Les suivantes ne sont pas formidables non plus. Le problème ne vient pas des personnages (à ce propos d'ailleurs, Ali Al-Kazim a des airs prononcés de Saïd, de Lost), qui sont correctement dessinés, mais des décors, parfois ratés (Manhattan à l'horizon, par exemple). Heureusement, cela progresse énormément passé le premier tiers de l'album, comme si l'auteur devenait plus à l'aise.

Ensuite, le scénario est un peu exposé façon "old school"; beaucoup d'encarts expliquent ce qu'il se passe dans la case. C'est parfois agaçant car on a l'impression d'être pris par la main par le scénariste, comme si on n'était pas capable de comprendre l'histoire, mais bon c'est une façon de faire que certains lecteurs apprécient. De toute façon, petit à petit on s'habitue et certaines de ces cases apportent même finalement des informations que ne véhiculeraient pas forcément les dessins. Il y a aussi quelques points qui m'ont chagriné dans cet album, notamment au début, lorsqu'un terroriste peut tirer tranquillement au lance roquette sur une embarcation, sans qu'on vienne l'ennuyer. Ok certes la CIA a du pouvoir, mais quand même... De plus, le héros survit donc une première fois à ce tir de roquette, et plus tard dans l'album, il s'en sort lorsque son avion s'écrase en plein milieu de l'océan, après une explosion (ou bien est-il vraiment vivant ? ah ah ?...). Bon, on a vu bien pire dans mon nombre d'histoires du même genre, mais quand même !

Impossible en tout cas de porter un jugement final sur la base de ce premier tome, seul le second pourra confirmer si le coup tenté par les auteurs est payant ou non. Pour l'instant, mon avis est mitigé...

Note finale:
Un album qui commence comme un thriller d'espionnage, et qui se termine en aventure historique, comme est-ce possible ? Un pari osé. Mais pourquoi pas ?

lundi 14 novembre 2011

[Humeur] La Terre comme vous ne l'avez jamais vue


Je partage une petite news futile, mais qui plaira aux amateurs de SF, qui cachent au fond d'eux une âme d'astronaute refoulé...

Il s'agit d'une vidéo réalisée à partir de photos prises à la manière d'un time-lapse, et assemblées en une magnifique séquence. 

Le résultat est tellement incroyable qu'on jurerait que c'est faux. On y voit aussi à quel point l'Homme a modifié l'aspect de la surface terrestre, avec toutes ces lumières... Et puis ces aurores boréales ! Superbes !

Voici la vidéo (à voir en HD sur viméo)



Source via Korben

[Série TV] Terra Nova Episode 5 "The Runaway"

Petit soubresaut de la série, avec un épisode légèrement au-dessus des précédents.

Cette fois-ci, la famille Shannon accueille la petite Leah, qui s'est enfuie de chez les Sixers car elle ne supportait plus la façon dont elle y était traitée. Le commandant Taylor, au-delà d'une fillette craintive, perçoit tout de suite le potentiel de la petite en terme de renseignements sur les Sixers, et confie donc aux Shannon la mission de l'amadouer en lui réservant un accueil chaleureux à Terra Nova.

[attention, la suite contient des révélations]

Petit soubresaut, certes, mais de courte durée. Une fois encore, l'intrigue est cousue de fil blanc, et on devine très vite les différents twists que nous réservent les scénaristes. Ceci dit, l'épisode est mieux rythmé, et on s'y ennuie moins que dans les deux précédents. C'est déjà ça.

De plus, cette fois-ci on a le droit à une histoire qui s'inscrit totalement dans la mythologie mise en place par le pilote, avec le vrai retour des fameux Sixers, dont on perçoit qu'ils ne sont pas foncièrement mauvais (mais ça aussi, à la limite, on s'en doute). Et cet épisode ajoute également un élément de mystère avec la drôle de boîte qui appartient à Mira, et que la petite était chargée de récupérer. Son origine est clairement incertaine, et on espère que la série va se centrer un peu plus sur ce genre d'éléments par la suite.

Ce qui est dispensable, par contre, c'est le débordement de bons sentiments auquel on a le droit, par moment, c'est un peu l'overdose. Je comprends que c'est pour coller aux intentions familiales du show, mais pour le moment cela lui nuit plutôt qu'autre chose... 

Pour terminer, autre piste que les scénaristes développent également, il est intéressant également de voir que visiblement les Sixers parviennent à communiquer avec le futur...

Bref, je continue la série pour le moment, en espérant toujours qu'elle prenne son envol. Bon et puis ça serait bien aussi qu'on voit les dinos un peu plus souvent !




samedi 12 novembre 2011

[Info] Découvrez Rosa, le court-métrage d'animation qui fait sensation à Hollywood

Rosa est un court-métrage d'animation totalement réalisé en images de synthèse, par le dessinateur espagnol Jésus Orellana. Ce dernier a notamment travaillé en France chez les Humanoides Associés, qui ont publié son album Alter, série apparemment avortée (mais qui graphiquement valait le détour).

Depuis 2009, l'auteur travaille donc seul de son côté sur son projet Rosa, et voici donc le résultat qu'il a publié en ligne il y quelques jours. Il s'agit d'un court-métrage d'une dizaine de minutes, situé dans un monde post-apocalyptique, où toute vie naturelle a disparu. On y découvre Rosa, une sorte de cyborg qui est activé au milieu des ruines d'une mégapole abandonnée. Cette dernière explore les alentours, mais tombe très vite en embuscade face à deux autres cyborgs du même type qu'elle. S'ensuit alors un combat acharné en eux...

Bien entendu, il ne faut pas s'attendre avec un format si court à une histoire extra-ordinaire, le but n'est pas là. Visiblement, Jésus Orellana avait pour objectif de se faire repérer pour entrer dans l'industrie du cinéma, ce qui semble bien partie au vu du nombre de sélections qu'il a obtenues dans des festivals de cinéma, depuis le mois de Mai.

Découvrez donc le fruit de son travail:


Le boulot est impressionnant, plutôt bien fait, même si bien entendu on perçoit pas mal d'influences bien connues. Graphiquement, on voit clairement que c'est le fruit d'un artiste, car l'univers dans lequel ça se déroule est très bien travaillé, c'est très beau. Cela aurait juste été meilleur avec un scénario un peu plus élaboré, même si en dix minutes, il est peu évident de faire mieux, surtout sans dialogue (idéal pour les projections internationales). Il ne faut pas oublier  que l'auteur a réalisé cela avec un budget nul, qu'il est autodidacte, et qu'il a fait ça chez lui, avec du matériel que n'importe qui peut s'acheter. Cela lui a juste coûté du temps ! C'est ensuite le talent qui fait la différence.

Cela constitue une belle carte de visite pour Orellana, qui doit maintenant transformer l'essai en plongeant dans le grand bain, et en espérant qu'il ne fasse pas broyer par le système hollywoodien, comme tant d'artistes ayant tenté l'aventure avant lui. Son but étant maintenant de transformer Rosa en un "vrai" film, on imaginera qu'il ne nous a donné qu'un aperçu de ce qu'il a vraiment en tête.

En tout cas, encore une fois, pour ce qu'il s'agit de se faire remarquer, cela semble réussi ;).

Bonne chance à lui !

[Avis] Humunculus Tome 2 de Yamamoto aux éditions Tonkam


Dans le précédent opus, on découvrait Susumu Nakoshi, SDF qui vit dans une voiture, et qui a choisi de laisser, moyennant une somme rondelette, un apprenti médecin opérer une trépanation sur lui. A la fin de ce premier tome, on découvrait les étranges répercussions de l'opération sur Susumu, et les "visions" que cela engendre chez lui.

Ce second volet reprend donc avec les visions de Susumu, qui lorsqu'il se cache un oeil perçoit chez certaines personnes ce qu'on appelle un homunculus. En gros, il s'agit d'une représentation modifiée de la personne qu'il regarde, qui revêt alors une apparence en lien avec un problème qui l'affecte psychologiquement. Passé la surprise, il explique ce qu'il ressent à Manabu, l'étudiant en médecine, qui est fasciné par les résultats de cette expérience. Afin de mieux comprendre ce qui lui arrive, Susumu décide de chercher le yakusa rencontré à la fin du premier tome. Il veut tenter de comprendre la signification de son homunculus. Lorsqu'il parvient à le retrouver, il le pousse dans ses retranchements, comme pour exorciser ce secret tapis au fond de l'âme du yakusa. Son homunculus représente un enfant enfermé dans une arme de robot, armé d'un bras en forme de faucille, et qui cherche à couper des petits doigts (SIC). On comprend petit à petit que derrière son apparence de gros dur, le yakusa n'a pas foncièrement mauvais fond...

(c) Yamamoto - Tonkam

Ceux qui ont lu le premier et qui déjà avaient trouvé ce manga étrange vont être encore plus déboussolés. Cette histoire est incomparable, tordue et passionnante à la fois, parfois glauque. Il est clair en tout cas que cela ne s'adresse pas à n'importe qui, ne serait-ce déjà par le contenu destiné à un public qu'on qualifie généralement "d'averti".

Au-delà de cet aspect étrange et particulier, on tient pour le moment une histoire captivante, dont on a vraiment envie de voir où elle va nous emmener. Tout semble permis et possible avec ces visions et on devine que l'auteur va y explorer les tréfonds de l'âme humaine, pour mieux nous faire découvrir la part sombre que tout un chacun y enfouit. 

Graphiquement, on est sur la même lignée que précédemment, avec un style propre à l'auteur, des décors soignés, et des personnages dont le visage exprime bien les sentiments qui les assaillent.


Note finale:
Un deuxième volet qui confirme les qualités du premier, et qui augure, je l'espère, d'une très bonne série. A conseiller à ceux qui aiment les histoires qui sortent de l'ordinaire, et qu'une ambiance "spéciale" n'effraie pas.

vendredi 11 novembre 2011

[Humeur] Ils ont de l'humour chez Tonkam :D

Voici une petite photo pour teaser ma prochaine chronique ;).


La première ligne me fait bien rire, on se croirait devant le warning qui précède chaque diffusion d'un épisode de Jackass....

jeudi 10 novembre 2011

[Avis] Station Solaire de Andreas Eschbach aux éditions L'Atalante


Amateur d'Eschbach, j'ai acheté quelques-uns de ses romans d'occasion sur ebay cet été, dont Station Solaire.

J'avais envie d'un roman rapide à lire, pas forcément un truc ultra-compliqué. Station Solaire me paraissait être un bon candidat pour cela.

L'action est située à bord de la station spatiale expérimentale "Nippon", dans laquelle une équipe d'astronautes travaille sur des technologies de captage de l'énergie solaire et de sa transmission vers la Terre. Comme son nom l'indique, cette station orbitale appartient au Japon, seule nation qui ait encore d'importantes activités spatiales en 2015, les autres n'en ayant plus les moyens. Dans un monde en proie à la raréfaction des sources d'énergie, ces recherches sont très importantes, et font à la fois l'objet de convoitise, mais aussi de rejet de la part de certains écologistes. Récemment, des incidents surviennent de plus en plus à bord de la station, et rapidement les membres de l'équipage soupçonnent qu'on cherche à saboter leurs travaux. Lorsque l'un d'entre eux est retrouvé assassiné, il n'y a plus l'ombre d'un doute qu'un des leurs cache bien son jeu, et ses objectifs... Leonard Carr, seul occidental à bord, est chargé de mener l'enquête, lui qui, sous couvert d'entretenir la station, peut s'y promener d'un bout à l'autre sans éveiller l'attention...

La première partie, que j'ai trouvée un peu longue, manquant un peu d'action (pas au sens "gros bras", entendons-nous), nous dépeint la vie au quotidien de l'équipage d'une station spatiale. Cette dernière y est décrite dans ses moindres recoins, et pour ma part j'ai un peu eu de mal à me la représenter mentalement, et donc à y situer les déplacements du narrateur. Celui-ci nous fait part, à la première personne, de son ressenti sur les autres astronautes, et comment il est plutôt mal considéré par ces derniers, y compris par la belle Yoshiko, avec laquelle pourtant il s'adonne fréquemment à des séances de galipettes en apesanteur...

Après cette exposition, survient le meurtre d'un de ses collègues, et c'est là que commence le thriller en huit clos, promis par la quatrième de couverture. Dans toute cette seconde partie, les évènements s'accélèrent, mais pour autant, à part une séquence ou deux, je n'ai pas trouvé cela palpitant. Je crois que j'aurais préféré que l'auteur opte pour un point de vue à la troisième personne, cela aurait certainement ôté le côté "je déballe mes états d'âme" du narrateur à la première personne, qui a souvent un complexe de Caliméro, et qui tarde à se prendre en main. Cela vient trop en contraste avec les évènements qui se déroulent à bord, et cela finit par plomber le rythme.

Malgré tout, si on résume cette histoire pour n'en retenir que les grandes séquences, on tient un bon scénario pour un film d'action. Je n'ai d'ailleurs pu m'empêcher en lisant ce livre de penser à une sorte de Die Hard dans l'Espace, surtout dans le dernier tiers du roman.

A noter également, et là je préfère sortir ma balise [alerte spoiler], que l'auteur a eu du flair sur pas mal de points, car pour un roman écrit en 1996, il y raconte un détournement de la station spatiale par un fanatique islamiste, et il y décrit une guerre économique liée à la raréfaction des sources d'énergie, des thèmes plutôt post-septembre 2001...

Pour terminer, j'ajouterai aussi qu'il est dommage que tous les personnages soient de parfaits stéréotypes, et que leur comportement soit finalement complètement dicté par leur fonction à bord de l'engin spatial. Ils manquent tous cruellement de profondeur, et ont un côté "cliché" trop prononcé...

Note finale: 
Un roman à lire entre deux pavés, sans prétention, mais qui manque de profondeur et de suspense. Une œuvre largement en-dessous de ce que l'auteur est capable de fournir (certes, ce n'était que son deuxième roman).

dimanche 6 novembre 2011

[Projet] Des nouvelles de la future boutique

Comme cela fait un moment que je n'ai pas parlé de ce projet, je me suis dit qu'il était temps de faire un petit point là-dessus.

Comme vous le savez peut-être, ce blog est né de l'envie de créer une librairie spécialisée. Je suis donc depuis le mois d'avril dans des démarches liées à la création d'entreprise. Je profite d'une situation de chômage pour faire appel à toutes les aides à la création qui existent, et c'est un peu le parcours du combattant.

C'est en même temps très logique, car le projet que je porte concerne un marché en berne ces derniers temps, et en pleine mutation. Il n'est donc pas facile de trouver des financements.

Comme je ne peux prétendre à aucune subvention, tout le dossier repose sur l'obtention de prêts (vous noterez l'emploi du pluriel), et forcément, qui dit prêt, dit dossier en béton, car on ne confie pas de l'argent à un créateur sur la base de sa simple envie d'ouvrir une boutique.

Donc, depuis que j'ai trouvé mon local situé dans ma petite ville de Dieppe, je suis entré dans une phase plus active du projet, par le biais d'un accompagnement NACRE (un dispositif d'aides au créateur d'entreprise). Je viens de suivre la phase I de cet accompagnement, au terme de laquelle il apparaît que mon projet peut tenir debout, et qu'il est réaliste.

J'entre maintenant en phase II, au cours de laquelle je vais tenter d'obtenir un prêt à 0%. Ce prêt est attribué sur les bases d'un prévisionnel constitué pendant la phase I, avec l'appui dun organisme spécialisé dans l'étude des projets de futurs entrepreneurs. En plus de ce financement, l'organisme peut également cautionner un second prêt, bancaire celui-ci, permettant ainsi d'être plus alléchant pour les banques, puisque moins risqué. 

Le prêt à 0% me sera octroyé par une commission devant laquelle le projet va être exposé, et qui va m'interroger pour savoir si je "mérite" cette aide. N'aimant pas trop les examens oraux, j'appréhende un peu l'exercice, j'espère être à la hauteur de leurs attentes, car si je passe avec succès cet entretien, cela va m'ouvrir un peu plus grand les portes des établissements bancaires, qui en ce moment sont un peu frileux...

En gros, dans les 15 jours qui viennent je vais enfin savoir si oui ou non je vais pouvoir me lancer dans l'aventure, et retrouver mon véritable métier: celui de libraire, et éditeur ;). 8 ans après, c'est enfin un retour aux sources, une perspective qui s'ouvre à nouveau de pouvoir exercer dans un domaine épanouissant.

samedi 5 novembre 2011

[Avis] Nico T.1: Atomium Express de Duval & Berthet aux éditions Dargaud

Couverture spéciale pour l'édition collector, avec dos toilé
L'histoire débute en 1947, alors que deux soucoupes volantes s'écrasent simultanément sur Terre, l'une en Sibérie Orientale et l'autre à Roswell. C'est au crash de cette dernière qu'assiste Nico, au cours d'une escapade nocturne dans le désert avec ses amis. Les autorités militaires alertées, celles-ci recueillent le témoignage des adolescents, et inspectent l'épave. Quelques jours plus tard, l'affaire fait l'objet de sérieuses discussions à la Maison Blanche. L'avenir de l'humanité pourrait bien être bouleversé par cette découverte, et les Américains, ne sachant pas que les Russes en ont faite une similaire, pensent avoir un véritable atout stratégique. Que doit faire le Président des États-Unis ? Garder l'affaire secrète, ou la dévoiler au grand jour pour en permettre une exploitation plus poussée ? C'est cette seconde option qu'il choisit. Une vingtaine d'années plus tard, cette décision a bouleversé le cours de l'Histoire et fait basculer le monde dans une ère de progrès technologiques fulgurants. Nico, fraîchement devenue agent de choc et de charme pour le compte de la CIA va devoir protéger les intérêts américains, et se voit confier sa première  mission: l'extraction pour interrogatoire d'un mystérieux milliardaire, Max Wonder. Mais cette première incursion sur le terrain va clairement tourner à son désavantage...

(c) Duval, Berthet - Dargaud
Espionnage, jolies filles, ambiance rétro, Berthet, voilà un cocktail qui a priori flaire bon le déjà-vu. Oui, mais non. Cette fois-ci il y a du Duval dans les ingrédients, et ce dernier a su trouver LE truc qui colle parfaitement au style de Berthet. Cette particularité, c'est l'uchronie. Grâce à cette astuce, nous obtenons une BD de science-fiction, qui se déroule (de notre point de vue) dans le passé. C'est donc le prétexte idéal pour dessiner des engins rétros à la sauce futuriste, un genre de SF qui, je trouve, convient beaucoup mieux à Berthet que la SF style Yoni.

Au-dela de l'uchronie, le scénario de Fred Duval développe un monde dans lequel l'espionnage est toujours aussi actif. La guerre froide a pris une autre tournure, les rapports USA/URSS se sont équilibrés, mais dans l'ombre, on comprend que les Russes sont sur le point de faire une nouvelle découverte. Nico, l'héroïne de la série se retrouve simple pion au milieu de tout ça, mais son personnage a suffisamment d'épaisseur pour que le lecteur s'y attache tout de suite. Au-délà de sa plastique irréprochable, les auteurs lui ont attribué une fêlure psychologique: Nico rêve depuis toujours de retrouver sa mère biologique, elle qui a été recuillie par un soldat américain au lendemain de la chute de l'Allemagne lors de la seconde guerre mondiale...

Petit clin d'oeil aux 6 Compagnons / Club des 5 ^^
(c) Duval, Berthet - Dargaud


L'histoire navigue donc habilement entre espionnage, SF, mystère, action, et charme, et le scénario parvient, en tant que premier tome, à placer de bonnes bases sur lesquelles fonder une grande série d'aventure. J'ai maintenant hâte de lire le second tome, également dans ma bibliothèque ;).

Dargaud a réalisé une bande-annonce lors de la sortie de l'album:


Note finale:
Un premier tome bien ficelé grâce aux talents conjugués de Duval et Berthet. Un début de série prometteur, à l'ambiance réussie, dont on espère que le tome 2 confirmera la qualité d'une histoire qui semble bien partie.

vendredi 4 novembre 2011

[Avis] Saving Human Being de Xiaoyu aux éd. Ankama

Alors qu'il vient de s'écraser au beau milieu d'un désert, le pilote d'un vaisseau trouve un robot parmi les caisses de la cargaison d'armes qu'il transportait. Tenant son potentiel sauveur face à lui, il l'envoie chercher de l'eau sous la canicule, par-delà les dunes de sable. Comme tout bon robot, la machine prendre l'ordre en considération et se met en quête de l'impossible. Après un périple de plus de 1000 jours (!), il parvient à un oasis habité d'une femme et sa fille, qui acceptent de lui fournir la denrée convoitée. A l'issu du voyage retour, notre serviable robot ne trouvera plus personne en état de lui répondre. Le pilote a bien évidemment passé l'arme à gauche... Suivant le raisonnement binaire que ne peut qu'avoir une machine, le robot se fixe maintenant l'objectif de sauver les hommes, sa mission primaire n'ayant pas été accomplie...

Voici le point de départ de ce one-shot. Le reste de l'album est sur la même lignée. C'est à dire qu'on suit le robot, alors qu'il tente d'accomplir cette vaste mission qui consiste à sauver les hommes. Il se lie à une enfant, et s'y attache, paradoxalement. Petit à petit, on sent poindre en lui un conflit, lié à la naissance de ce qui ressemble à des sentiments, alors qu'il n'est qu'une machine à l'intelligence programmée.

(c) Ankama - Xiaoyu
L'album est donc un enchaînement de séquences, plus ou moins espacées dans le temps, à travers lesquelles on constate le cheminement intérieur auquel est confronté le robot. Même si on devine clairement où l'album nous emmène, cette BD est plutôt sympathique, emprunte de poésie dans sa première partie. De plus, le dessin et la mise en couleur de Zhang Xiaoyu, sont vraiment splendides. Le trait est a plutôt un style asiatique, mais le découpage est plus occidental. Un vrai melting-pot graphique en somme...

(c) Ankama - Xiaoyu
On aurait aimé que l'histoire soit un peu plus travaillée et étoffée, qu'elle ait moins ce goût de déjà-vu, et que le message sous-jascent sur l'humanité soit un peu moins cliché. Cela reste un agréable moment de lecture, car cette BD se veut avant tout sans prétention. Et cette naïveté que transpire le récit apporte une certaine fraîcheur finalement pas désagréable.

Note finale:
Un one-shot sympathique, certes pas inoubliable, mais donc l'ambiance et le graphisme fera que vous vous attacherez à ce robot humaniste, dont on aurait aimé que l'auteur lui fasse vivre plus d'aventures...

jeudi 3 novembre 2011

[Blog] Petite modif à venir

Une petite info pour d'éventuels lecteurs réguliers (s'il y en a :D)

Avec le recul, je ne suis pas 100% satisfait du système de notation. Il est possible que je revois mon échelle de notes. En effet, jusqu'ici je n'ai pas attribué plus de 4 étoiles (sauf erreur), me gardant deux crans supplémentaires sous le coude pour d'éventuelles BD qui me marqueraient plus que les autres.

A l'usage, je trouve cela un peu idiot, cela ne fait que donner des notes qui peuvent paraître faibles au regard de l'enthousiasme ressenti à la lecture de certains albums. Ca fait un moment que je suis ennuyé quand arrive le moment d'attribuer mes étoiles au titre chroniqué. J'ai pensé supprimer carrément les notes, mais pour l'instant je les conserve. Il est donc fort probable que d'ici peu, je corrige les chroniques qui comportent une note, afin de ré-équilibrer un peu le système. Je vais en quelque sorte déplacer le curseur. J'en profiterai peut-être d'ailleurs pour ajouter une note à celles qui n'en comportent pas.

Malgré tout, comme je peux parfois être une girouette, je me réserve le droit de rester comme actuellement, si je me rends compte que cela peut fausser un peu les avis déjà en ligne... Après tout, c'est moi le chef ici :P.

[Avis] Une Belle Mort de Bablet aux éd. Ankama

Wayne, Jeremiah et Soham arpentent les bâtiments abandonnés d'un monde en ruine. Ils y récupèrent tout ce qu'ils peuvent trouver à manger, pour peu que cela soit encore comestible. Alors que la Terre est ravagée, des suites semble-t-il d'une invasion d'insectoïdes venus de l'Espace, ils tentent de survivre tant bien que mal. Ils sont parmi les derniers représentants de l'espèce humaine, et peut-être en sont-ils les ultimes spécimens... Lassés d'errer dans les cités désertées, sans l'ombre d'une âme humaine à l'horizon, les trois compères se demandent à quoi tout cela peut-il bien rimer. Pourquoi s'acharnent-ils ? En son for intérieur, chacun a son propre moteur. Mais une rencontre inopinée pourrait bien leur faire réaliser que leurs destins sont aux mains d'une force qui les dépasse...

J'ai acheté cet album d'abord intrigué par l'objet en lui-même: belle couverture matte, format comics, forte pagination, beau papier. La sensation d'avoir un beau pavé entre les mains. Ensuite, en le feuilletant, le dessin m'a énormément attiré. Les cases sont remplies de bâtiments et buildings superbement mis en image. Le character design n'est pas en reste, avec des personnages aux traits atypiques, aussi anguleux que l'architecture, perdant encore plus nos trois survivants au milieu de l'immensité de la ville.

(c) Ankama - Bablet

Certaines cases sont purement impressionnantes, je me suis plus d'une fois attardé sur quelques unes d'entre elles, j'avais envie de profiter du décor. Mathieu Bablet a réalisé un travail d'orfèvre en terme de cadrages. On jurerait même qu'il emploie des lentilles qui déforment son architecture, donnant parfois l'impression d'un travail de composition photographique. Cette sensation est de plus renforcée par la représentation des immeubles sous tous les angles: vue plongeante, contre-plongée, plans larges, tout y passe. Les cases font aussi l'objet d'une belle recherche sur l'éclairage et la mise en couleur, même si parfois le résultat est un peu sombre. Peut-être le papier a-t-il bouffé un peu l'encre à l'impression de l'ouvrage... En tout cas, ce sont ces cadrages et ces effets graphiques qui rythment la lecture, le découpage des cases étant quant à lui tout à fait standard.

(c) Ankama - Bablet

A travers plus de 140 planches, on découvre ce trio de personnages assaillis par les questions existentielles que soulève en eux la fin de l'humanité. Ont-ils encore vraiment un but dans la vie, si ce n'est vivre au jour le jour ? Le scenario se développe donc également de cette manière, au fil de l'exploration des personnages. Le tout forme un ensemble cohérent, au rythme tranquille, mélancolique aussi. Au final, même si l'histoire est simple et use parfois de quelques facilités opportunes, après avoir refermé ce bel album, j'étais content de m'être plongé dans sa lecture. J'ai passé un bon moment, et me suis surpris à souhaiter voir ces décors théâtre d'autres aventures. Peut-être avec une autre histoire ? En même temps, ce qui est bien avec les one-shots, c'est qu'on ne risque pas d'être déçu par une éventuelle suite...

(c) Ankama - Bablet

Note finale:
Une qualité de dessin qui met souvent une claque, chaque planche respire le soucis du détail. On peut rester un moment sur chaque case pour apprécier l'architecture jusque dans ses moindres recoins. Le scénario n'est pas en reste, avec une histoire efficace, même si pas forcément ultra-originale. Elle a le mérite d'être bien exploitée, et de ne faire l'objet que d'un one-shot.