L'histoire débute en 2020. Un mystérieux aviateur amerrit en catastrophe dans un port du nord de la Russie, en pleine tempête. Shun, c'est son nom, débarque dans un troquet à la recherche d'un marin pour l'emmener sur l'Ile d'Orbe. Mais la météo décourage tout le monde. Seule Yiya, une jeune gamine orpheline, se propose de l'amener jusqu'à son "fiancé" Rogo (lui ne se voit que comme un frère), qui pourrait faire quelque chose pour Shun. Le problème, c'est que ce dernier est derrière les barreaux suite à une bagarre. Il faut donc payer sa caution en échange du voyage. Shun s’exécute, et peu de temps après tout le monde part en bateau en direction de l'île. Au beau milieu du trajet, alors qu'ils sont encore à quelques milles de leur destination, Shun fait stopper le navire: il veut plonger à cet endroit précis, malgré la mer démontée, et il paie grassement le marin pour qu'il accepte de lui prêter son scaphandre. Alors qu'il se prépare à l'opération, une vague manque de faire chavirer le bateau, et renverse tout le monde à bord. Shun, qui descendait les escaliers, fait une chute mortelle, et il a juste le temps avant de passer l'arme à gauche de parler à Rogo d'un trésor caché dans les profondeurs... Bravant la tempête, Rogo décide de plonger, appâté par la perspective de faire fortune... C'est ainsi que Yiya perd la seule famille qui lui restait. Elle décide alors de retourner sur les lieux le lendemain, pour tenter de renflouer le corps de son "frère", et lui offrir ainsi une sépulture décente. Mais c'est sans compter sur l'incroyable découverte qu'elle va faire dans les profondeurs marine: un monde insoupçonné, et peu accueillant, s'ouvre à elle...
(c) Pecqueur - Gajic / éd. Delcourt |
C'est au niveau du scénario qu'il y a un petit quelque chose qui me gène. Dans son ensemble, l'histoire est réussie, et parvient à capter l'attention du lecteur de bout en bout. L'introduction est parfaite, avec l'arrivée de Shun, puis la présentation de l'histoire qui a lié Yiya et Rogo sous forme de flashback. C'est très fluide. Le problème se situe plutôt au niveau du monde sous-marin. Il arrive un peu de manière brutale dans l'histoire, et est complètement déphasé par rapport au monde en surface. D'un côté on a un monde presque contemporain, réaliste, et de l'autre un monde diamétralement opposé, avec des créatures étranges, des pouvoirs magiques. On me dira que pourtant cela s'est déjà vu dans bon nombre d'histoires. C'est vrai, mais je trouve qu'il manque quelque chose pour lier les deux. On en apprendra certainement plus dans le prochain opus, mais pour le moment c'est comme si ces deux mondes avaient cohabité sans jamais intéragir l'un sur l'autre. Le seul élément qui les lie c'est Shun, et on ne sait de lui que très peu. C'est bien entendu voulu par le scénariste, à n'en pas douter, mais je trouve qu'en surface on vit trop comme si de rien n'était, même Yiya lorsqu'elle y retourne agit comme si une telle découverte avait à peine bouleversé ses habitudes. Je chipote certainement, mais c'est le sentiment que j'ai eu à la lecture de l'album.
Ceci dit, cela ne m'empêche pas d'avoir accroché à l'histoire, et de me dire que potentiellement la suite pourrait s'avérer captivante lorsqu'on en saura plus. La fin est à ce titre bien accrocheuse, avec une dernière révélation qui suscite l'envie de savoir ce qu'il va se passer. C'est toujours le problème avec les premiers tomes, on ne peut pas tout avoir dès le début. Je serai donc là pour le tome 2, à n'en pas douter. J'ai envie de retrouver ce monde étrange, peuplé de créatures et d'entités qui éveillent la curiosité, en espérant que les auteurs nous en apprennent cette fois-ci beaucoup plus !
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